La consommation du crack se diffuse en Ile-de-France. Jusqu'alors circonscrit à certains squats identifiés du Nord-Est parisien, l'usage de ce dérivé de la cocaïne, au puissant pouvoir addictogène, est désormais observé en banlieue nord de Paris.
Cette diffusion de l'usage du crack inquiète les spécialistes de la toxicomanie. Car elle se double d'une certaine banalisation de ce produit qui touche désormais un public plus large et plus inséré socialement que les consommateurs habituels de crack.
Le crack prospère aujourd'hui dans le sillage de l'augmentation de la consommation de cocaïne en France : 1 million de personnes ont déjà sniffé au moins une fois de la "coke" et 3,3 % des jeunes de 17 ans.
Définition. Le crack et le "free base" sont le produit d'un procédé de purification de la cocaïne, mélangée à du bicarbonate de soude et/ou de l'ammoniaque, qui se présente sous la forme de petits cailloux. L'usager en inhale la fumée après l'avoir chauffé. Cette opération provoque des craquements, à l'origine de son nom.
Effets. Le crack provoque des effets plus intenses et plus brefs que ceux de la cocaïne (forte stimulation mentale et impression de rêve), suivi d'un état dépressif marqué. Il induit une forte dépendance : le consommateur est soumis au "craving", la volonté obsessionnelle d'en reprendre. L'usage régulier peut provoquer des hallucinations et entraîner des comportements violents et paranoïaques.
Usage. Selon une enquête menée en 2006 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), 25 % des usagers des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques (Caarud) auraient consommé du crack ou du "free-base" dans le mois précédent. Une autre étude de l'OFDT, centrée sur le milieu festif et techno, indiquait en 2004-2005 que 6 % des jeunes avaient déjà consommé du "free-base".