De plus en plus d'obèses en France

En 12 ans, la population française a grossi en moyenne de 3,1 kg et a grandi de 0,5 cm, et son ventre s'est arrondi de 4,7 cm.

C'est le diagnostic critique qui ressort de l'enquête trisannuelle ObEpi, réalisée par TNS Healthcare Sofres auprès de 25.286 adultes et financée par la firme Roche.

La France compte désormais au total plus de 20 millions d'individus considérés comme en "surpoids" ou obèses. Et l'on devient obèse de plus en plus tôt.

- Pour ceux nés dans les années 70, le seuil de 10% d'obèses est atteint vers 30 ans, alors que chez leurs parents nés en 1946-1951, ce seuil était atteint à 49 ans

- La fréquence de l'obésité, considérée comme une épidémie par l'Organisation mondiale de la santé, reste inversement proportionnelle aux revenus
    22% pour moins de 900 euros mensuels par foyer,
    14% entre 2301 et 2700 euros
     6% à partir de 5301 euros.

- La discrimination sociale à l'encontre des femmes obèses ou en surpoids fait barrage à leur accession aux plus hauts postes

- L'obésité est plus fréquente dans le Nord (20,5%), l'Est (17%) et le bassin parisien (16,6%). La région PACA (11,5%), Rhône-Alpes (11,9%) et la Bretagne (12,2%) sont les moins touchées.

- L'ébauche d'un ralentissement de la progression de l'obésité précédemment observée chez les hommes n'est pas confirmée, tandis que les formes sévères ont plus que doublé (de 1,5% en 1997 à 3,9% en 2009).

- En 2009, la fréquence de l'obésité est par ailleurs plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%) confirmant une tendance observée depuis 2003.

- L'obésité augmente régulièrement avec l'âge dans les deux sexes pour atteindre un pic parmi les 55-64 ans (20,1% chez les hommes et 19,5% chez les femmes). Cependant entre 2006 et 2009, l'augmentation est plus nette dans la tranche d'âge des 25-34 ans.

Les causes de cette maladie qui touche plus les populations défavorisées sont multifactorielles :

- une alimentation déséquilibrée,
- une sédentarisation croissante (télé quand tu nous tien),
- un manque d'activité physique
- génétique.

Pour tenter d'enrayer ce phénomène, le gouvernement a lancé début 2001 un Programme national nutrition santé (PNNS). Depuis, il y a eu le PNNS 2 et le numéro trois est en préparation.

Il faut agir sur trois niveaux :
- L’individu,
- L’environnement (la famille, l'école, la cantine, les entreprises),
- Le niveau sociétal.

Voir et consulter les sites :
http://mangerbouger.fr/
http://www.sfsp.fr/
http://www.inpes.sante.fr./

l'organisation mondiale de la santé considére l'obésité comme une maladie. Alors protégez vous.

Les gens continuent à grossir alors que, globalement, ils mangent moins. C'est donc la nature même de l'alimentation - industrielle - qui est impliquée, et pas uniquement le nombre de calories ingérées.

La flore digestive (bactéries présentes dans le tube digestif), déséquilibrée par une nourriture trop grasse, trop sucrée, trop chimique, semble favoriser l'accumulation de graisses dans le corps, et les perturbateurs endocriniens jouent un rôle sur la progression de l'obésité.

On s'est aussi aperçu que les facteurs environnementaux, notamment chimiques, peuvent modifier l'expression des gènes ! Cela peut favoriser les maladies métaboliques, c'est le phénomène dit épigénétique qui laisse une empreinte pouvant se transmettre d'une génération à l'autre.

Parallèlement, il faut évidemment favoriser une alimentation plus respectueuse de la physiologie de l'organisme (pas de boisson sucrée ou édulcorée), l'activité physique à l'école, qui diminuera le stress des enfants mais aussi les difficultés scolaires. L'agitation de certains d'entre eux est probablement pour partie aussi liée à des perturbateurs endocriniens, une dimension totalement négligée jusqu'à présent.

Docteur Laurent Chevallier, praticien attaché au CHU de Montpellier et président de la commission alimentation du Réseau environnement santé (RES)

Près d'un tiers des enfants de moins de 3 ans mangent devant un écran. Une pratique fortement déconseillée par le pédiatre Alain Bocquet.  
 
Qu'il s'agisse de la télévision, d'une tablette ou d'un ordinateur, 29% des enfants de moins de trois ans mangent devant un écran, selon une étude réalisée par le syndicat français des aliments de l'enfance (SFAE) à partir d'une enquête TNS Sofres.
 
 
-         Manger devant un écran altère la convivialité du repas. C'est un moment d'échanges avec les adultes ou la famille qui apprend à vivre en société, pendant lequel on peut demander à l'enfant de raconter par exemple ce qu'il a fait à la crèche ou chez la nourrice.
 
-         Ces échanges à table sont très utiles pour devenir épicurien. Les parents ou les frères et sœurs peuvent par exemple expliquer que les carottes viennent du marché et que les lapins les adorent. L'enfant apprend ainsi petit à petit le nom des aliments et associe ces connaissances à des saveurs. Et cela l'amène à devenir gourmet, à découvrir les aliments nouveaux et à ne pas en avoir peur. Il aura alors moins tendance à la malbouffe par la suite.
 
 
-         En ayant les yeux rivés sur un écran, on avale machinalement sans se rendre compte des quantités absorbées. Des études ont montré que les enfants absorbent jusqu'à 20% de calories en plus.
 
 

Avant 3 ans, les écrans sont totalement déconseillés, même en dehors des repas. Il faut être intransigeant car devant l'écran, l'enfant est seul face à une communication sans échange. C'est nuisible à son développement dans la mesure où cela favorise sa passivité.

 
 
Extrait d’une interview du Docteur Alain Bocquet, pédiatre et responsable du "groupe nutrition" de l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA).
 
http://lci.tf1.fr/france/societe/un-enfant-qui-mange-devant-un-ecran-absorbe-jusqu-a-20-de-calories-8319967.html