OCDE pour Organisation de coopération et de développement économiques.
Tous les 3 ans depuis l'an 2000, l'OCDE compare ce que savent faire les jeunes de 15 ans dans leur langue maternelle, en mathématiques et en sciences. Elle ne mesure pas l'acquisition de programmes scolaires mais vérifie que les élèves savent se débrouiller avec les compétences nécessaires dans nos sociétés.
L'édition 2010 est d'autant plus importante qu'elle montre l'évolution des systèmes sur 10 ans.
Le programme est réalisé tous les 3 ans sur un échantillon représentant 26 millions de jeunes scolarisés dans 65 pays, qui représentent 90% de l'économie mondiale.
L’évaluation du niveau des élèves de 15 ans laisse apparaître une France très largement devancée. Les Etats-Unis réussissent mieux que nous en lecture et en sciences. Quant à l'Allemagne, derrière nous il y a 10 ans, elle s'est ressaisie et nous passe devant en lecture, en sciences et aussi en mathématiques.
Pour la France, les résultats de PISA 2009 sont mauvais :
- La France est juste à la moyenne des pays de l'OCDE
- La courbe depuis la 1ère session, en 2000, est à la baisse,
- Les résultats montrent un système de plus en plus injuste.
| France | Moyennes OCDE |
compréhension de l'écrit | 496 points | 500 points |
mathématiques | 497 points (La France descend de la 13e à la 16e place, et surtout perd 14 points depuis 2003). | 500 points |
sciences | 498 points (21e place, un score stable). | 500 points |
compréhension de la lecture | les élèves français chutent de 9 points et de 6 places, passant de la 12e à la 18e places en 10 ans | |
L'ÉCOLE NE JOUE PLUS SON RÔLE D'ASCENSEUR SOCIAL Ces résultats masquent un autre indicateur inquiétant : l’école en France ne corrige que très mal les injustices de naissance. "En France l'impact du milieu socio-économique sur la performance est plus grand que dans la moyenne des pays de l'OCDE. Les diverses caractéristiques du milieu familial expliquent 28 % de la note", rappelle Eric Charbonnier, le responsable de PISA France. Un pourcentage en hausse, qui montre que l'école ne joue plus son rôle d'ascenseur social.
Aujourd'hui, ce sont 22,5 % des jeunes Français – soit 2 % de plus que dans la moyenne des pays de l'OCDE – qui peinent à extraire des informations d'un texte, à comprendre les liens entre les personnages, voire à dégager l'idée force d'un écrit. En mathématiques, c'est la même chose.
La proportion des élèves les moins performants a aussi augmenté de façon significative entre 2003 et 2009, passant de 16,6 % à 22,5 %. Ce qui signifie que ces élèves ne savent s'y prendre avec un problème que si celui-ci ne nécessite pas d'étape intermédiaire pour sa résolution. Ils sont capable d'appliquer une formule, pas d'échafauder une stratégie qui conduirait à la résolution d'un problème.
Les autres pays L'Italie a connu des améliorations ; l'Allemagne, le Portugal et la Hongrie aussi. L'Allemagne, qui avait vécu son classement en 2000 comme une véritable atteinte à sa grandeur, a rattrapé son retard en injectant des moyens, certes, mais surtout en apportant de l'aide aux élèves en difficulté, en augmentant la durée de la journée. Quant au Portugal, il a travaillé depuis 2000 sur les disparités sociales, a revu la formation de ses enseignants, son système d'évaluation et a supprimé les redoublements.
Rapport rendue publique mardi 7 décembre 2010