La discipline est menacée. Dans un contexte de démographie médicale morose, la médecine générale, qui regroupe 46,7 % des praticiens en activité régulière, constitue l'une des 8 spécialités sur les 46 répertoriées à connaître plus de départs que d'arrivées dans la profession, selon l'Atlas national de la démographie médicale 2011,
- Manque de considération (des confrères donc, mais également des patients)
- Rémunération plus faible que chez les anesthésistes ou les radiologues, par exemple (en 2007 un généraliste gagnait en moyenne 5 567 euros par mois, un radiologue atteignait, lui, les 16 900 euros)
- horaires contraignants, surcharge administrative
A savoir que la médecine générale est officiellement une spécialité à part entière depuis 2004, la médecine générale peine à être reconnue comme telle.
Ceux qui la choisissent entendent des phrases du genre : "tu es doué, dommage que tu choisisse d’être généraliste."
Le mode de vie est difficile : le généraliste se retrouve seul. Et en cabinet, la journée commence entre 8 heures et 9 heures pour se terminer après 20 heures. Des horaires étendus auxquels il faut ajouter les gardes de nuit et de week-end. Ce rythme de vie refroidit les jeunes générations :
La féminisation de la profession joue aussi un rôle : "Les femmes médecins ont de légitimes désirs de grossesse et elles veulent également s'occuper de leurs enfants." "Le médecin qui se donnait corps et âme 350 jours sur 355 n'existe plus",
En milieu rural surtout, où des dispositifs comme SOS médecins n'existent pas, les gardes pèsent lourdement dans l'emploi du temps du généraliste.
A cette charge horaire vient s'ajouter la gestion administrative du cabinet. "Dans son exercice de tous les jours, la médecine générale, c'est énormément de paperasse, pendant les consultations et dans la gestion du cabinet". Certificats divers et variés, campagne de prévention, comptabilité, autant de tâches qui alourdissent l'emploi du temps et constituent une part croissante de l'activité du médecin.
Face à ce phénomène, les jeunes généralistes préfèrent exercer comme remplaçant, comme salarié dans une structure hospitalière ou comme collaborateur médical – installé dans un cabinet mais dépendant d'un autre médecin.