Il s’agit de l’une des mesures du Pacte pour l’émergence industrielle, signé en février 2009.
Sur le papier, les propositions de «valeur» des P2I aux investisseurs portent sur 6 points:
- Offre immobilière flexible,
- Offre logistique intégrée,
- Offre de services variés,
- Offre de formation intégrée,
- Connectivité logistique à la ville,
- Guichet administratif unique et zone franche.
Parallèlement aux P2I, le pacte promet également un programme de réalisations de zones d’activités économiques, mais surtout de réhabilitation des zones industrielles.
A 3 ans du deadline, qu’est-ce qui a été fait?
A en croire le ministère de l’Industrie, «il y a eu des avancées significatives, suite à la création de la Société foncière Emergence». Une structure qui permet aux investisseurs désireux de s’y installer de bénéficier d’une offre locative avantageuse.
Le foncier, pour 10 des 22 plateformes annoncées dans le pacte, a été identifié et placé auprès des aménageurs-développeurs, soit 1.500 ha sur les 2.000 à mobiliser. Mais à ce jour, peu de plateformes, en dehors de celles de Kénitra, destinée à l’industrie automobile, de Rabat et de Casablanca pour l’offshoring, sont réellement opérationnelles.
Mais pour Chami, «la balle est plutôt dans le camp des opérateurs économiques» qui rechignent encore à s’installer dans ces nouvelles zones.
Qu’en est-il du projet de réhabilitation des zones industrielles, 10 au total dont l’une des plus importantes et la plus ancienne du pays (ZI de Bernoussi)?
Il faudra peut-être compter sur le successeur de Chami. A en croire des opérateurs économiques, l’objectif de développer l’offre foncière à travers justement la réhabilitation de ces espaces d’activités est encore à l’état de promesse.
Les déficiences dans ces zones, notamment celle de Sidi Bernoussi, sont énormes. C’est le cas aussi dans la province de Settat où de plus en plus d’usines sont à l’arrêt depuis un bon moment et en friche. D’autres préfèrent plier bagages et aller s’implanter ailleurs. C’est le cas de Delphi (industrie automobile) qui a «délocalisé» à Tanger.
Ici et là, on traîne encore aujourd’hui le lourd héritage des zones industrielles où le politique le disputait au business. Le tout basé alors sur des modèles de gestion aujourd’hui largement dépassés qu’assuraient sans panache municipalités ou autres chambres de commerce, voire communes.
A l’exception de Tanger, des technopôles aménagés et développés par Med
Z ou encore quelques timides initiatives privées, notamment le parc industriel de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc à Bouskoura… le reste du parc n’a de zone industrielle que le nom.
Une récente enquête de la Banque mondiale sur le climat des affaires au Maroc faisait ressortir que «39% des entrepreneurs marocains estiment que l’accès à un site industriel représente un obstacle majeur pour le développement de leur entreprise».
Un seul mot, désuétude, et une seule idée, offre inadaptée aux besoins, résument l’état de santé des zones industrielles.