La France peut-elle faire cavalier seul en instaurant une taxe sur les transactions financières sans attendre ses partenaires européens ?
Janvier 2012
A gauche comme à droite, tout le monde est favorable à cette taxe, mais
- l'UMP et l'Elysée sont prêts à la mettre en place sans attendre un consensus européen, quitte à le faire a minima.
- la gauche plaide pour y associer nos partenaires au sein de l'Union européenne, quitte à patienter quelques temps.
Novembre 2011
La gauche, majoritaire au Sénat, faisait adopter, le 21 novembre, un amendement au projet de loi de finances pour 2012, instaurant une taxe sur les transactions financières, de 0,1% pour les actions et de 0,01% pour les produits dérivés. Un amendement abrogé à l'Assemblée nationale mi-décembre.
En replongeant dans le compte-rendu des débats Qu’est qu’on trouve :
- Yvon Collin, sénateur de Tarn-et-Garonne et membre du parti radical de gauche (PRG), assurait : "Nous réfutons par avance l'argument selon lequel il ne faudrait pas faire cavalier seul (...). Il semble bien plutôt que ce soit l'immobilisme à l'égard des marchés et de leurs pratiques dénuées d'éthique qui nous a conduits dans l'impasse économique actuelle !"
- A l'inverse, cet isolement de la France inquiétait le gouvernement. Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat au commerce extérieur, avait rappelé que cette taxe correspondait à une volonté présidentielle, mais avait aussi expliqué "solennellement" qu'il "serait contre-productif pour la France de mettre en place une telle taxe de manière isolée.
Loin de lutter contre la spéculation, cette initiative pénaliserait la place financière de Paris et, avec elle, les entreprises qui se financent sur le marché français, sans aucun effet positif de régulation des marchés". Et M. Lellouche d'insister : "de grâce, évitons un geste isolé qui serait contre-productif à la fois pour notre place financière et pour ce combat que nous menons avec conviction !"
C’est ça l’intérêt d’être au centre.