Plan Biladi pour le tourisme intérieur

Le plan vise l’aménagement et le développement de 3 stations dédiées au tourisme interne avec un produit plus adapté à la demande et des prix abordables.

-Ifrane (ouverture prévue pour fin 2010) : la seule opérationnelle en fin de 2011,
La station d’Ifrane s’étalera sur une superficie de 40 ha et permettra la création de plus de 5.764 lits, toutes catégories confondues. Dont 700 sous forme de résidences touristiques et 4.000 sous forme de campings.
Le projet comportera un grand centre commercial (shopping mall), des magasins, des salles de cinéma, des restaurants, et un spa, des clubs de loisirs comme celui du patinage sur glace (le premier du continent africain), une salle de bowling, des piscines couvertes et découvertes, des terrains de tennis, de handball… Ce projet, créera 500 emplois directs et 1.000 indirects et permettra surtout d’augmenter la capacité d’accueil de la ville d’Ifrane pour qu’elle devienne une destination touristique de choix tout au long de l’année. Signalons que la province d’Ifrane attend également l’ouverture éminente de l’hôtel Michlifene, complètement rénové. Elle compte actuellement 16 hôtels classés d’une capacité d’hébergement de 1.248 lits et 15 non classés (725 lits).
Le ministre de tutelle avance que les appartements pouvant accueillir une famille de 6 personnes seront à 300 DH la nuit.

-Imi Ouaddar (région d’Agadir)  ==> 2011 devrait être opérationnelle en 2013

La station Tafoult est située en amont du village Imi Ouaddar, à 32 km au nord d’Agadir et à une dizaine de kilomètres de la plage de Taghazout.

Le projet est en cours de construction. S’étendant sur 38,5 ha mobilisés dans le domaine forestier d’Aïn Tamaloukt, commune rurale de Tamri Tafoult, il offre une vue imprenable sur l’océan Atlantique et des collines plantées d’arganiers.

La station doit couvrir une superficie de 90.740 m2. Elle permettra une capacité litière additionnelle de 6.844 lits, y compris le résidentiel. Le tout réparti sur 7 zones.

A fin juillet 2011, les travaux de viabilisation, d’aménagement et d’assainissement étaient presque achevés. La composante résidentielle, qui est entièrement finalisée, est en cours d’électrification. Quant à la composante hôtelière, ses travaux de fondation sont achevés à hauteur de 70%.

Autre composante du site Tafoult, la résidence de promotion touristique (RIPT).

Au total, les composantes hôtellerie, RIPT et camping, proposées à la gestion, représentent une capacité litière de 5.116 lits. Il s’agit de :
- 104 bungalows d’une capacité de 416 lits,
- 180 appartements totalisant 720 lits.
- Le projet abrite également une RIPT de 300 appartements de 1.200 lits
- un camping Biladi de 455 emplacements de tentes (1.820 lits)
- un camping de type européen pouvant accueillir 195 mobil homes (780 lits).

Quant au volet animation et restauration, il porte sur deux restaurants, une galerie marchande, un aquaparc de plus de 5.000 m2 ainsi qu’une salle polyvalente.

L’opérateur sélectionné est appelé à pratiquer des prix plafonnés. Entre 200 et 400 DH pour les résidences hôtelières et 300 à 500 DH par nuitée dans les bungalows. Quant au camping, les prix devraient varier entre 100 et 150 DH par emplacement.

-Sidi Abed, non loin d’El Jadida .==> 2011,
Un conflit opposait le ministère du Tourisme au Haut commissariat aux Eaux et forêts concernant la station Sidi Abed a été tranché par le premier ministre. Les 39 hectares de forêt dans la région d’El Jadida, devant abriter une partie des infrastructures, ont finalement été cédés au département du Tourisme.

Pour la seconde vague du Plan Biladi, 3 autres stations font l’objet d’appels d’offres. Il s’agit de :

- Mehdia (Kénitra), (devait être la 3e station Biladi à voir le jour.
Les travaux ont été entamés en septembre 2013.)

- Oued El Maleh (région de Benslimane)

- Ras El Ma dans la province de Nador. (démarrage des travaux prévu fin 2012).

Les professionnels et le ministère du tourisme travaillent sur un plan de relance. L’objectif est de porter la part des nuitées réalisée par les nationaux à 40% du total à l’échéance de 2015 contre 23 à 26% actuellement, soit autour de 4 millions de nuitées dans les établissements d’hébergement classés. Un seuil qui est encore insuffisant pour supporter les retournements conjoncturels du tourisme international comme c’est le cas en ces temps-ci.

- Un plan d’action, sera mis en exécution à l’été 2012, il s’articule autour d’une quinzaine de propositions.

- L’autorisation pour les nationaux de recourir aux transporteurs touristiques, ce qui est pour le moment interdit par la loi. Cette contrainte pourrait être rapidement levée par les deux départements ministériels concernés, celui du transport et celui du tourisme.

- La programmation des vacances scolaires sur des périodes différentes selon 3 zones (Casablanca, Marrakech/Agadir et Rabat/Fès/Tanger). Mais cette mesure n’est pas facile à mettre en place du jour au lendemain.

- L’octroi par les entreprises publiques et privées de chèques vacances à leurs employés moyennant des avantages fiscaux accordés par l’Etat

- Facilités de paiement pour les vacances

- Exonérations de certaines taxes

Le problème est que de telles mesures ne peuvent être retenues dans l’immédiat, car elles nécessitent l’adhésion de plusieurs ministères dont l’éducation nationale et les finances.

Sur le plan de la promotion et de la publicité,

- Un site web pour le tourisme interne avec des déclinaisons par régions et par territoires touristiques. Ce site contiendra des offres

- Encourager les agences de voyages à confectionner des packages par territoire touristique à portée de toutes les bourses et à généraliser la gratuité pour le premier enfant.

- Ne pas négliger les moyens de promotion classiques comme l’affichage grand public, des émissions sur télés et radios pour développer les habitudes des voyageurs en les incitant, notamment, à découvrir les sites et monuments historiques, et d’une manière générale, les ressources locales.


Ceci constitue une rupture avec les différentes versions de «Kounouz Biladi» qui n’ont pas pu inciter les Marocains à voyager de manière organisée et à se loger dans les établissements d’hébergement classés.

Chiffres
En 2004, sur les 13,16 millions de nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés (EHTC), 2,85 millions ont été générés par les touristes résidents, soit 21,7%. En 2010, cette part est passée à 22,5%, soit 4 millions de nuitées sur les 18 millions réalisées cette année. En 2011, on approchait les 4,5 millions de nuitées pour les résidents, soit 26,3%, et ce, malgré le repli du nombre de nuitées totales qui s’est élevé à 16,8 millions. Cette évolution montre que le tourisme intérieur est en pleine expansion.

En 2011 toujours, près de la moitié des nuitées sont le fait de Marrakech et d’Agadir avec respectivement 29% et 18%. Elles sont suivies de Casablanca (11%), et Tanger (9%). Le reste est réparti entre les autres régions.

65% des voyages de vacances se font en groupe (familles et amis) avec une forte concentration en été et durant les week-ends, soit 40% du total.

A peine 14% des Marocains sont hébergés dans les EHTC et 73% vont chez la famille ou en hébergement informel.

Pour le transport, c’est la voiture personnelle qui prédomine chez les ménages à revenus confortables (63%) et l’autocar chez les catégories à faible revenu (56%).

L’aquaparc et le camping seront prêts d’ici l’été 2013. 5 autres sites sont programmés .

Des «clubs» Biladi sont également prévus. Formés essentiellement de chalets, ils s’adresseront à une clientèle un peu plus haut de gamme. Les prix varieront entre 400 et 700 DH. 3 premières régions ont été identifiées, à savoir :
- Moulay Bousselhame (Kénitra),
- Azilal
- Chaouen.

L’on réfléchit, en outre, à une formule pour les couches défavorisées, à travers la création de sites dans des destinations populaires, telles que :
- Moulay Yacoub,
- Sidi Harazem
- Ras El Ma.

L’offre pourrait capter les voyageurs ayant de petits budgets et qui se déplacent pour des moussems ou encore pour visiter des sanctuaires.

Le ministère du Tourisme prépare aussi un nouveau programme baptisé «Mdinti», à l’intention, à la fois, des touristes nationaux et étrangers. Il vise à revaloriser les médinas dans près de 31 villes. Tout un dispositif qui nécessitera la mise à niveau des infrastructures urbaines et la diversification de l’offre en matière de restauration, hébergement, animation, … Le budget qui sera alloué aux «Médinas touristiques» est en cours de finalisation.

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