Feriez vous confiance à ces juges ?

Récit chronologique de l’histoire :
 
Acte 1 : Un magistrat marocain connu dans les médias comme « le juge de Tanger » a été arrêté et incarcéré à la prison de Salé le 19 janvier 2012. L'opération faisait suite à la plainte pour corruption d’un investisseur tunisien.
 
Acte 2 : Cette interpellation avait suscité une vive polémique entre les juges et le ministre. Les premiers, soutenus par un collectif de 80 avocats, menaient durant presque 5 mois une campagne pour la libération de leur collègue. Libération obtenue le 8 mai 2012.
 
Là on commence à s'inquiéter : des juges qui s'engagent pour libérer un juge accusé de corruption !!! Mais la dessus la loi leur donne raison : tant que ce juge n'a pas été condamné par un tribunal il est présumé innocent. Vu qu'il n'est pas dangereux pour la société, il peut être poursuivi en liberté -à condition de confisquer son passeport pour qu’il ne s’enfuie pas à l'étranger-.
 
Acte 3 : à sa libération, un comité d’accueil, avec des fleurs, attendait le juge à la porte du centre de détention de Salé.
 
Et là on se dit mais ou dans quel monde vive t on ? J’ai vu des familles couvertes de honte parce que leur fils a fait une connerie et là, la famille des juges fête un des leurs sur lequel pèsent des soupçons lourds de corruption.
 
Acte 4 : Le 26 juin 2013 devant la Chambre des représentants, le Chef du gouvernement s’est dit surpris de l’accueil que des juges avaient réservé à leur collègues –sans citer le juge nommément- : « nous avions, lors du début de notre mandat, interpellé un individu en flagrant délit de corruption et en possession de sommes d’argent dans une voiture. La cour lui avait accordé la liberté provisoire. Mais ce qui m’avait le plus blessé c’est l’accueil en héros que ses collègues lui avaient réservé ».
 
Acte 5 : vendredi 29 novembre 2013, le juge en question dépose plainte contre le Chef du gouvernement pour ses déclarations qu’il estime préjudiciables à son encontre. La défense du magistrat s’appuie sur les articles 263 et 266 du code pénal.
 
Que pensez vous de cette histoire ?