Dans le 14e arrondissement de Paris, rue d’Alésia, près de 260 adultes se pressent, chaque soir, pour assister à 4 heures de cours.
Depuis plus de 30 ans, le Lycée municipal d’adultes, géré par la Ville de Paris, propose aux plus motivés de retourner en classe de 2de, de 1re ou de terminale, dans les trois filières générales – L, S et ES –, afin de décrocher le baccalauréat.
Inscrits en candidats libres, les élèves, appelés « auditeurs », ont 5 ans au maximum pour passer le bac, en jonglant entre leurs vies professionnelle, familiale et scolaire.
Certains travaillent à mi-temps, d’autres cumulent les petits boulots, d’autres encore se rendent directement au lycée une fois leur journée de travail terminée, sans avoir le temps de souffler.
Le public est diversifié : quand certains retraités veulent simplement se cultiver, d’autres voient dans cet examen la promesse d’un nouveau départ.
« Il n’y a pas de profil type, tous les parcours sont atypiques », constate Maxime Fassiotti, adjoint au proviseur. Le plus jeune, âgé de 18 ans, n’est pas là pour les mêmes raisons que le doyen des auditeurs, qui a fêté ses 70 ans. « Certains projets sont touchants. Un auditeur électricien souhaite pouvoir aider son fils dans ses devoirs », dit François Colodiet, professeur d’histoire-géographie.
Les niveaux sont hétérogènes. Et malgré la motivation, certains multiplient les absences, en raison de leurs obligations familiales ou professionnelles. « C’est un lycée d’adultes, les auditeurs sont responsables d’eux-mêmes », observe M. Fassiotti.
Près d’un tiers des auditeurs décrochent en cours d’année, notamment après les vacances scolaires, période où les adultes retrouvent une vie sociale délaissée pendant les semaines de cours. « Si nous passons l’hiver, nous avons de bonnes chances d’aller jusqu’au bout », estime Edouard Tamarin, 19 ans.