Dans le secteur de la ferraille, les exportateurs faisaient jusque-là la loi. Avant le 20 août dernier, aucune condition, aucune restriction ne pouvait les empêcher d’exporter près de 2 milliards de DH de déchets ferreux et non ferreux par année. Une situation qui a non seulement favorisé les vols de cuivre et la prolifération de l’informel dans ce secteur, mais aussi et surtout priver l’industrie nationale de métallurgie de matières premières de plus en plus rares.
Selon les derniers chiffres de la FIMME, le Maroc produit annuellement 350 000 tonnes de déchets de fer, 10 000 tonnes de déchets de cuivre, 20 000 tonnes de déchets d’aluminium, 8 000 tonnes pour le laiton ou encore 9 000 tonnes de déchets de zinc. «Cette production est destinée en quasi-totalité à l’exportation. Ce qui pose un problème d’approvisionnement pour les entreprises locales qui sont obligées d’importer ces déchets et de les payer plus cher», regrette-t-on auprès de la FIMME.
«La tonne de ferraille coûte 3 000 DH aussi bien à l’étranger qu’au Maroc. Mais les exportateurs choisissent la première solution parce qu’ils n’étaient pas obligés de fournir des justificatifs, alors que les métallurgistes nationaux exigent une facture. Maintenant que l’exportation est soumise à des conditions, le marché national ne peut qu’en profiter», souligne un responsable au ministère du commerce extérieur. Encore faut-il que les conditions d’obtention de la licence d’exportation et d’importation soient bien déterminées. Ce qui est loin d’être le cas pour le moment !
Liste :24 métaux concernés par la restriction
L’arrêté donne une liste complète de 24 matériaux dont l’exportation ou l’importation nécessite une licence :
Déchets et débris de fonte, de fer ou d’acier (ferrailles),
Déchets non ferreux tels que ceux du :
- cuivre,
- nickel,
- l’aluminium,
- plomb
- zinc
- l’étain
- titane.
Dans la nouvelle liste on trouve également les déchets et débris de
- magnésium,
- cobalt,
- chrome,
- thallium
- tantale.