C’est une arnaque qualifiée d’inédite dans les annales de l’escroquerie dont ont été victimes 3 hôtels classés, 5 et 4 étoiles, à Essaouira et 2 autres à Marrakech.
En effet, quelque 600 touristes tchèques ont été pris en charge et en pension complète pendant des séjours allant d’une à 3 semaines dans la ville du festival des gnaoua durant la période allant de fin juin et jusqu’au terme du mois de juillet. Des séjours qui ont tourné au cauchemar pour les hôteliers de la place. Ces derniers n’ont jusqu’à aujourd’hui pas été rétribués pour leurs prestations estimées à un total de plus de 2 millions de DH.
L’opération a été magistralement orchestrée depuis le mois d’avril. Un homme, qui se fait appeler Claude Kaiser, s’était présenté aux opérateurs touristiques de la ville en tant que président d’une agence de voyages, «Relax Max Tour», établie en République tchèque. Il avait annoncé son intention d’organiser un Eductour et a invité une vingtaine de journalistes et des représentants d’autres agences pendant 5 jours à Essaouira.
Une plainte a été déposée auprès des instances pénales d’Essaouira. Et «Claude Kaiser» a été arrêté à son retour d’Europe le 7 août dernier.
Les hôteliers ont pris sur eux-mêmes de mener leurs propres enquêtes pour savoir qui est véritablement Claude Kaiser.
Concrètement, ils ont établi des contacts en Tchéquie et à travers Vienne en Autriche. Ils ont été surpris d’apprendre que la société «Relax Max Tour» n’a été créée qu’en mai. C’est-à-dire quelques semaines avant d’établir le contact avec les hôteliers d’Essaouira. Mieux encore: cette société qui n’était pas encore enregistrée au registre de commerce en République tchèque venait d’être déclarée en faillite. Apparemment, Kaiser s’apprêtait à tirer son épingle du jeu en demandant aux hôteliers d’Essaouira d’attaquer en justice… la société sinistrée.
Les derniers clients de Kaiser (au nombre de 47) ont été rapatriés par une assurance qui couvrait «l’agence» de Kaiser. Des centaines d’autres clients tchèques qui avaient acheté un voyage devront aussi s’adresser à l’assurance pour se faire rembourser, indique-t-on.
L'escroc a trouvé une faille dans la loi tchèque en créant des sociétés pour ensuite les déclarer en faillite et faire jouer l’assurance.