Les tarifs réglementés du gaz (qui concernent en France 9 clients sur 10) sont actuellement fixés à 41,5 euros/MWh. Ils sont actualisés tous les 3 mois, et doivent refléter l'évolution des prix des hydrocarbures sur les 6 derniers mois, avec un décalage d'un mois. Ils sont fixés par le gouvernement après avis de la Commission de régulation de l'énergie.
Les prix du gaz naturel n'ont pas bougé depuis le 1er avril dernier, pendant que les coûts d'approvisionnements de GDF Suez ont parallèlement baissé d'environ 1,5 euro par mégwattheure.
A rappeler qu’il y a un mois, une source proche du dossier évoquait une baisse théorique de 3,6% des prix du gaz naturel au 1er octobre, en appliquant la formule de calcul des coûts d'approvisionnement publiée par la Commission de régulation de l'Energie.
Les signes selon lesquels le gouvernement en aurait décidé autrement se multiplient :
- La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait déjà déclaré dimanche qu'elle n'attendait pas d'évolution significative des prix du gaz. "On est sur un 'trend' haussier, donc il faut être très, très attentif et ne pas se précipiter. Donc, je pense, pas de modification significative", avait-elle dit au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
Ainsi, souligne le quotidien, le 22 septembre, Christine Lagarde avait évoqué une baisse de la facture des ménages si - le mot a son importance - "la formule de calcul" allait dans ce sens. Or, selon les informations du Parisien, l'application de la formule en question donnerait en réalité pour résultat une baisse très inférieure aux 3,6% : elle se limiterait en fait à 0,6% ou 0,7%. D'où le choix, finalement, de ne rien changer.
- Cependant, le gouvernement semble avoir décidé de les laisser inchangés afin d'éviter une hausse impopulaire le 1er janvier prochain, qui serait rendue nécessaire par la remontée actuelle des cours du pétrole : il est passé en 6 mois, souligne Le Parisien, de 30 dollars le baril à 70 dollars, et la hausse qui se poursuit risque d'avance de rendre douloureuse l'augmentation des tarifs du gaz début 2010. "D'autant qu'il faudra, à cette date, rappelle Le Parisien, y ajouter la taxe carbone".
- Du côté de GDF Suez, on estime avoir subi un manque à gagner de 363 millions d'euros en France au premier trimestre 2009 du fait du niveau trop faible des tarifs réglementés du gaz naturel. Le groupe gazier espère récupérer 50% à 65% de cette somme d'ici à la fin de l'année si les tarifs du gaz restent inchangés, grâce à la baisse de ses coûts d'approvisionnement.