Un déficit moyen annuel estimé à 4 900 logements dont une grande partie pour la résorption des bidonvilles
Près de 25% des demandes non satisfaites par la production réglementaire.
Combien de ménages vivent à Casablanca ?
Quel est le nombre de logements réglementaires de la métropole ?
Le ministère de l’habitat et de l’urbanisme, qui réalise actuellement une étude sur le secteur de l’immobilier à l’horizon 2020, a commandé des consultations partielles relatives au secteur de l’immobilier dans plusieurs villes du Royaume. C’est le Grand Casablanca qui ouvre le bal.
A l’exception de Casablanca, dont l’étude vient d’être clôturée, les consultations concernant toutes les autres régions devraient être terminées dans 3 mois. A cette date, les différentes consultations serviront de base à l’étude engagée au niveau national et destinée à donner une vision du secteur immobilier à l’horizon 2020».
D’après l’étude relative au Grand Casablanca, le secteur du logement y est caractérisé par une prédominance de l’habitat collectif. Ainsi, 3,8 millions de personnes et 840 000 ménages résidaient dans la métropole en 2007.
«La croissance du nombre des ménages (+2,6%) est plus forte que celle des personnes (+1,5%). Le parc de logements est donc passé de 360 000 unités en 1980 à 597 000 en 2002 et à 725 000 l’année dernière», estiment les experts du ministère de l’habitat.
L’étude montre que 85% de ce parc est à usage d’habitation alors que 8% sont destinés à des locaux professionnels et 6% restent vacants.
Le déficit en logements apparaît nettement lorsqu’on conjugue l’évolution annuelle des constructions à la formation de nouveaux ménages. En effet, la ville de Casablanca a autorisé la construction effective d’une moyenne de 14 800 logements par an.
«En revanche, il y a eu formation de 19 700 nouveaux ménages, d’où un déficit moyen estimé à 4 900 logements par année et un déficit global de 162 000 habitations à fin 2007», indique l’étude.
Habitat insalubre, le boulet
Les enquêteurs expliquent que les chiffres avancés auraient pu être plus alarmants. «Ces déficits auraient pu être plus importants sans les actions de l’Etat engagées en faveur de la promotion de l’habitat social», indique-t-on auprès du ministère.
Combien de ménages ruraux s’installent dans les bidonvilles chaque année ? L’enquête présentée par le ministère de l’habitat montre que 98 000 ménages vivent dans des bidonvilles, soit une évolution de 75 % depuis 1994.
Pire, le nombre des ménages habitant dans un bidonville croît chaque année de 7 % depuis 2002. Mais les bidonvilles ne sont pas le seul mal de l’immobilier dont souffre la capitale économique. Celle-ci compte également les habitations non réglementaires qui abritent 35 000 ménages.
«Il s’agit d’un phénomène qui était insignifiant avant 1994, mais qui a pris de l’ampleur depuis cette date, surtout dans les communes rurales du Grand Casablanca», peut-on lire dans l’étude.
Un autre type d’habitation est également considéré comme insalubre : les logements des anciennes médinas qui abritent 72 000 ménages et qui accusent non seulement une surdensité d’occupation, mais aussi et surtout un taux de cohabitation forcée qui atteint les 50 %.
Les jeunes quittent de plus en plus tard le domicile des parents
Enfin, l’étude ne s’est pas arrêtée aux chiffres de l’immobilier puisque les enquêteurs ont analysé l’impact du déficit en logements sur la population de la métropole. Ainsi, le dysfonctionnement du secteur immobilier entraînerait un ajustement socio-familial, surtout pour les jeunes qui quittent de plus en plus tard le domicile des parents. «Ce qui se traduit par une augmentation du nombre de ménages par logement».
2ème impact concerne le développement de l’habitat clandestin à la périphérie urbaine (Lahraouyine, Dar Bouazza et Bouskoura notamment).