Ce patrimoine est évalué à 62,4 milliards d'euros.
Centre de conférences du Quai d'Orsay
Toujours en travaux. Ce centre doit voir le jour dans l'ancien immeuble de l'imprimerie nationale, situé rue de la Convention à Paris, et vendu 85 millions d'euros à une filiale de droit luxembourgeois du fonds d'investissement Carlyle. Le montage a permis à cette société d'échapper à 40 millions d'imposition des plus-values puisque l'immeuble rénové a été revendu 375 millions d'euros au ministère des affaires étrangères. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Le nouveau site ne présente pas de garanties suffisantes de sécurité, selon la préfecture de police, pour accueillir des réunions internationales. Et l'Etat, qui a vendu le centre de conférences internationales de l'avenue Kléber, près de l'Etoile, devra peut-être dans les prochaines années en créer un nouveau...
La réforme de l'immobilier de la justice
Le ministère dispose curieusement de deux agences immobilières internes qui ont eu "une fâcheuse tendance à s'affranchir de la discipline commune de la nouvelle politique immobilière de l'Etat". Entre autres exemples de mauvaise gestion, M. Deniaud a relevé le cas du tribunal de grande instance (TGI) de Rochefort (Charente-Maritime), tout juste rénové, et fermé pour cause de réorganisation de la carte judiciaire. Ses personnels devaient rejoindre le TGI de La Rochelle, à 25 km par l'autoroute. "Mais ce dernier étant un établissement classé en plein centre-ville, on ne peut y réaliser les travaux nécessaires, et un nouveau tribunal va être construit hors les murs pour 25 millions d'euros."
Le projet de regroupement sur le site de Balard à Paris, à l'horizon 2014, de l'ensemble des états-majors et des organismes centraux du ministère de la défense va être réalisé grâce à un partenariat public-privé (PPP). L'investissement initial est de 600 millions d'euros et le coût global annuel d'environ 100 millions sur 30 ans pour le ministère. Cette somme comprend, outre la construction, toutes les dépenses d'entretien, de fonctionnement, de nettoyage, et même de gardiennage privé des locaux. M. Deniaud regrette le choix fait par le gouvernement de financer le projet par un PPP plutôt qu'avec le produit de la vente des emprises parisiennes du ministère. Il voit dans le recours quasi systématique au partenariat avec le privé un aveu d'impuissance de l'Etat.
L'Ecole française d'archéologie
Installée au Palais Farnèse en Italie, alors qu'elle possède un immeuble Piazza Navona, dans le coeur historique de Rome, "où elle entasse des caisses contenant le produit de ses fouilles". "Peut-être ces caisses pourraient-elles laisser la place à l'Ecole d'archéologie ?", s'interroge benoîtement M. Deniaud.