Le spot publicitaire de Leclerc, mettant en scène une malade et un magicien faisant apparaître des médicaments, est diffusé depuis ce vendredi soir sur les chaînes de télévisions. L’objectif de l’enseigne: venter les mérites de l’accès aux médicaments non remboursés en grande surface et surtout relancer le débat.
Michel-Edourad Leclerc, patron de l’enseigne, revendique le droit de commercialiser ces médicaments dans ses grandes surfaces. Cela concerne par exemple les pastilles Nicorettes ou les flacons de Maalox. Près de 300 médicaments déjà disponibles à la vente dans les pharmacies qui disposent d’un monopole.
Et c’est là que commence la polémique. Leclerc souhaite relancer la concurrence sur ce marché. Selon son patron, les prix peuvent varier du simple au triple selon les pharmacies. Un manque de visibilité qui pénalise le consommateur. Selon Michel-Edourad Leclerc, qui s’exprime dans le Journal du dimanche (JDD) ce samedi, "il suffirait que la grande distribution ou d’autres intervenants obtiennent 20% de parts de marché pour que les prix baissent de moitié en un an ou deux".
Les pharmaciens qui exerceraient dans les grandes surfaces sont des professionnel du secteur, à la seule différence qu’ils n’ont pas le droit de s’inscrire à l’Ordre.
Pour le moment, la libéralisation de la vente de médicament n’est pas prévue, malgré le fait que la France soit épinglée par Bruxelles à ce sujet. Aucune directive n’est à l’ordre du jour.
Mais cette nouvelle offensive médiatique inquiète tout de même les 23.000 pharmacies du pays. Des pharmaciens qui se mobilisent toujours contre Leclerc. Au printemps 2008 déjà, la société Univers Pharmacie, basée à Colmar, DirectLabo et les syndicats de pharmaciens USPO et UNPF avaient intenté une procédure en référé pour dénigrement contre une campagne de l’enseigne qui présentait les médicaments comme un produit de luxe.
Même si une procédure sur le fond est toujours engagée, Michel-Edourad Leclerc est sorti renforcé du procès suite à un arrêt rendu en octobre par la Cour de Cassation qui avait considéré comme tout à fait légale la campagne publicitaire.
Le réseau Leclerc compte aujourd'hui 134 parapharmacies encadrées par 180 docteurs en pharmacie, dont la formation est identique à celle des pharmaciens des officines habituelles. L’objectif que se fixe Leclerc est de créer 200 parapharmacies à horizon 2012.