C'est la nouvelle Polo de Volkswagen qui a été élue ce lundi voiture de l'année par un jury composé de journaliste européen dont le spécialiste automobile de La Tribune, Alain-Gabriel Verdevoye.
Avec 347 points obtenus et 59 votes, la Polo devance la Toyota IQ (337 points et 58 votes) et l'Opel Vauxhall Astra (221 points et 55 votes).
Essai de cette Polo par les journalistes de la tribune
Cette mini-Golf est un produit Volkswagen pur jus. Comme sa sœur aînée, la Polo arbore une ligne équilibrée, nette, plutôt carrée, sans fioritures. Rien à voir avec l'excentricité baroque d'une Ford Fiesta, voire d'une Peugeot 207. L'élégance un peu intemporelle semble primer sur la mode. Rien à redire. Une Volkswagen se démode peu. Et c'est très bien ainsi. A l'intérieur, tout apparaît propre, bien dessiné, sans bavures. La qualité de fabrication et les matériaux rassurent. Tout semble conçu pour durer longtemps. Mais, malheureusement, ce sérieux s'accompagne d'une austérité vraiment peu chaleureuse, voire carrément lugubre. Un peu plus de charme aurait été le bienvenu.
A la conduite, les sensations sont au diapason. On ne peut qu'admirer la rigueur de conception et de réalisation, attestée par l'absence du moindre crissement ou couinement en provenance du mobilier intérieur ou des pièces mécaniques sur chaussée dégradée. Cette bonne petite berline se voit dotée d'un diesel volontaire qui surprend par ses accélérations et relances toniques. La boîte de vitesses se révèle précise, avec des verrouillages clairs. Les freins travaillent efficacement, les suspensions maintiennent très correctement la Polo sur la route. Malgré la puissance plutôt limitée, le plaisir est donc présent, avec une agilité louable.
Mais, on aurait aimé là aussi un peu plus de savoir-vivre, d'onctuosité. Le moteur reste rugueux, l'embrayage assez sec. Et, le manque de puissance à bas régime aidant, il arrive que l'on cale au démarrage. La boîte de vitesses gagnerait à être également un tantinet moins ferme. Quant au confort sur notre version Sportline, il reste relatif dès que le revêtement s'altère. Rien de rédhibitoire. Mais le toucher de route demeure rêche. La Polo n'égale pas le caractère ouaté d'une Renault Clio.
On peut faire confiance à Volkswagen pour sa maestria technique et industrielle. Et le client en aura pour son argent, d'autant que la firme de Wolfsburg soigne ses tarifs, relativement compétitifs. Ce qui est nouveau. De plus, la mécanique s'affiche assez sobre, même si les 8 litres aux cent consommés en ville nous ont déçus. Mais, comme dans certains hôtels modernes, si l'on loue la fonctionnalité, l'espace intérieur (pour le gabarit) et le rapport qualité-prix, on déplore l'accueil froid et l'environnement triste. Dommage. La Polo est dans son esprit l'anti-Fiat 500 par excellence. Luca De Meo, l'ex-dirigeant de la marque italienne qui vient de rejoindre le groupe Volkswagen, ne pourrait-il pas réaliser une synthèse entre la rigueur germanique et la séduction latine ?
- Modèle d'essai : VW Polo TDi 75 Sportline (5 portes) : 18 090 euros (-700 de bonus)
- Puissance du moteur : 75 chevaux (diesel)
- Dimensions : 3,97 mètres (long) x 1,68 (large) x 1,45 (haut)
- Qualités : Conception et fabrication sérieuses, moteur volontaire, comportement routier précis, habitacle bien étudié
- Défauts : Mécanique rugueuse, suspensions fermes, intérieur triste
- Concurrentes : Renault Clio III dCi 70 Dynamique : 16 750 euros ; Ford Fiesta 1,4 TDCi Titanium : 17 250 euros ; Peugeot 207 1,4 HDi Premium : 17 350 euros