En brique, en bois ou en béton, avec isolant intérieur ou extérieur, tous les professionnels sont sur le pont pour arriver à produire des maisons à énergie positive.
Maison en béton à "énergie positive à inertie", correspondant à la réglementation thermique qui sera en vigueur en 2020. Une maison qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Comment ? "En utilisant l'inertie du béton".
L'inertie technique d'un bâtiment est sa capacité à stocker de la chaleur ou de la fraîcheur dans ses murs et ses planchers. Plus l'inertie est forte, plus la construction se réchauffe et se refroidit lentement.
Le béton est l'un des matériaux qui présente la plus grande capacité thermique - deux fois et demie supérieure à celle du bois de charpente et 4 fois à celle de la terre cuite. En hiver, il absorbe la chaleur de la journée et la restitue la nuit, par conduction. L'été, il accumule la fraîcheur de la nuit, et fait baisser la température de quelques degrés. Ce qui permet d'écrêter les pointes de température.
Les constructeurs ont donc joué à la fois sur la forte densité du matériau et sur l'isolation en doublant, voire en triplant les murs de la structure : un mur extérieur en aggloméré de béton, un mur intérieur en béton et, entre les deux, un espace de 20 ou 25 centimètres d'isolation.
- Le premier permet de résister aux chocs et au temps, c'est le premier rempart d'inertie.
- Le second résiste à l'humidité, aux variations brutales de température et aux bruits extérieurs, à la charge, et même aux secousses sismiques.
- Entre les deux, l'isolation assure une résistance au froid.
Pour parvenir à un haut niveau de performance énergétique, la maison est équipée de capteurs photovoltaïques, de capteurs thermiques et utilise la géothermie naturelle.
Pour le chauffage, une pompe à chaleur ou une chaudière à condensation permet d'améliorer les performances pour arriver à ce que cette maison produise plus d'énergie qu'elle n'en consomme.
A l'intérieur de l'habitat, les sols en béton ciré ou les murs recouverts de fines plaques de béton reviennent en force et de plus en plus de constructeurs jouent avec les 3B (béton, brique, bois) pour améliorer le confort de l'habitat ou personnaliser les lieux. Certains n'hésitent pas à jouer avec le métal et le verre, pour donner un "esprit industriel".
Une empreinte environnementale variable
Contrairement à certaines idées reçues, l'empreinte environnementale des constructions nouvelles en béton n'est pas très différente de celles laissées par les autres matériaux (bois, brique ou monomur). C'est la zone climatique (continentale, tempérée ou océanique) où est construit le bâtiment qui constitue le principal facteur discriminant, selon une étude réalisée en 2009 par le Centre d'information sur le béton (Cimbéton) avec l'ensemble des filières de matériaux de construction (ciments, béton, terre cuite, bois, isolants...) et présentée au Salon Batimat à Paris, jeudi 5 novembre (mamaisondurable-beton.com).
Le cabinet Tribu Energie et la société Ecobilan, qui ont participé à cette étude, ont pris en compte les différentes étapes du cycle de vie d'un bâtiment sur 100 ans, depuis l'extraction des matières premières, la production, le transport, le fonctionnement... jusqu'à sa déconstruction.