Une "carte jeune" pour booster le téléchargement légal

Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi la mise en oeuvre d'ici l'été d'une "carte musique" jeune aidée par l'Etat afin de favoriser le téléchargement légal sur internet, reprenant ainsi l'une des propositions phares de la mission Zelnik.

Cette carte devrait être subventionnée à 50%, comme le préconise le rapport de la mission Zelnick.

La bataille du téléchargement légal se joue jusque dans les banques : la carte bancaire "Carte Inventive" de LCL (ex-Crédit Lyonnais), filiale du groupe Crédit Agricole, permet ainsi de gagner un euro de téléchargement pour l'achat d'un pack de 10 euros de musique sur le portail Fnacmusic.

Les internautes peuvent par ailleurs écouter de la musique en ligne sans la télécharger grâce aux sites internet qui proposent la lecture des morceaux en streaming. Accessibles avec ou sans abonnement, la publicité servant alors à financer le service, ces portails, parmi lesquels figurent Deezer ou Spotify, ont représenté 25% des revenus numériques des éditeurs phonographiques au cours des neuf premiers mois de 2009, selon leur syndicat national (SNEP).

Il y a plusieurs manières d'acheter de la musique sur internet : - Achat à la carte : iTunes, Amazon, Google Music - Abonnement pour avoir accès à la musique en streaming : spotfy - Écoute gratuite avec l'espoir d'un achat : Deezer (heures d'écoutes limitées)

24 ans est l'âge limite qu'a choisi le gouvernement pour pouvoir profiter de la carte subventionnée pour télécharger légalement de la musique (et plus de 12 ans).

Cette carte virtuelle qui vise à décourager le piratage en subventionnant le téléchargement légal sera gérée via un site Web dédié qui donnera accès aux diverses offres légales.

Selon les Echos, la carte sera limitée à 50 euros (au lieu des 200 envisagés) dont la moitié sera prise en charge par l'Etat et l'autre par les internautes.

Autre mauvaise nouvelle : sitôt le budget alloué par l'Etat dépensé - le quotidien économique évoque 25 millions d'euros - l'opération pourrait être stoppée. A 25 euros le coût de la carte pour l'Etat, cela limiterait le dispositif à un million de bénéficiaires...

Pour ne pas que la carte se transforme en "subvention Apple" - la firme à la pomme domine le marché avec sa plateforme iTunes - le système pourrait obliger les internautes à s'adresser à plusieurs services en plafonnant le montant dépensé chez chacun.

Dernier casse-tête pour l'Etat à régler au plus vite : trouver un système d'identification pour s'assurer de l'âge des bénéficiaires.

La Carte musique, a finalement été lancée, jeudi 28 octobre. Cette dernière permet à un million de jeunes âgés de 12 à 25 ans de télécharger légalement à moitié prix de la musique sur Internet, dans la limite de 25 euros par an, sur 12 plates-formes.

Pour en bénéficier, il suffit de s'inscrire sur le site officiel, de choisir parmi les offres (le panachage est possible), et de récupérer un code d'identification. Mais de nombreuses plates-formes proposent des remises supplémentaires ou des avantages rendant l'offre peu lisible. Et le volume final de musique pouvant être téléchargé avec 25 euros va quasiment du simple au triple.

Chaque plate-forme se différencie de son concurrent avec 3 types d'offres :
- des bons d'achats de musique supplémentaires (pour un coupon acheté 25 euros, eCompil offre 3 euros, Amazon 15 euros, en plus des 25 euros offerts par l'Etat),
- des réductions sur certains albums (sélection de 200 CD à 3 euros sur la Fnac, cent albums à 4,99 euros sur iTunes),
- des avantages (accès à l'offre Premium sur MusicMe, compilation offerte chez CD1D).

Pour ceux qui ont la chance de connaître le dispositif, ce n’est pas tache aisée. L’achat se fait par un code. Pour obtenir ce code il faut faire des aller retour entre plusieurs sites avec à chaque fois des validations (il faut avoir de la patience ce qui n’est pas la qualité première d’un jeune).

Le paiement des 25 € se fait par carte. Les mineurs qui ne l’ont pas sont donc exclus et si leurs parents viennent à la rescousse il ne peuvent le faire que pour un enfant par adresse mail. Le site limite à un code par adresse mail.

On peut comprendre la mise en place d’un tel contrôle sur les mails mais quand on voit qu’il suffit d’attester sur l’honneur qu’on a entre 12 et 25 ans, on peut imaginer que ces gens non éligible créerons autant de mail qu’ils veulent pour avoir le nombre de codes qu’ils veulent. Donc contrôle presque inutile surtout que la carte n’attire pas les foules.

Dernière mauvaise surprise pour le jeune, il doit choisir le commerçant chez qui il va dépenser ses 50€. Pas moyen de mixer.

Seule bonne nouvelle, le budget de l'opération n'ayant pas été consommée en grande partie, ça fera des sous pour autre chose.

Et bien le ministère de culture tient à la réussite de dispositif et moi qui pensait qu'avec ce temps de disette il va récupérer les crédits affectés à l'opération et non consommées.

Et bien NON.

Deux nouvelles mesures pour booster le dispositif :

- la Carte Musique Jeune sera accessible via les terminaux mobiles (smartphones)

- Et elle sera en vente sous format physique en magasin (Fnac, Game…)