Les troubles musculo-squelettiques (TMS) – qui représentent une très forte majorité des maladies professionnelles – augmentent depuis dix ans du fait du rythme toujours plus soutenu de l'organisation du travail, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS).
Les TMS se traduisent en général par des douleurs – cervicales, souffrances aux articulations des membres, tendinites – et une gêne fonctionnelle. Les plus courants sont le syndrome du canal carpien, qui touche le poignet, les tendinopathies de la coiffe des rotateurs, qui concernent l'épaule, l'épicondylite du coude, les lombalgies, les cervicalgies...
Les facteurs biomécaniques (mouvements en force, postures extrêmes, répétitivité élevée) ainsi que les contraintes psychosociales (forte demande, faible latitude décisionnelle...) jouent un rôle important dans la survenue des TMS.
Certaines catégories de travailleurs sont particulièrement concernées, par exemple, pour le syndrome du canal carpien, les agricultrices, vendeuses, ouvrières de l'électronique, et, chez les hommes, les jardiniers, maçons, cuisiniers... Les travailleurs intérimaires, soumis à des rythmes de travail souvent plus durs, sont particulièrement à risque mais, en général plus jeunes, n'en souffrent pas plus que les autres.
A peu près stable sur dix ans, la manutention manuelle concerne 40 % des salariés (construction, commerce de détail, santé...). Un peu plus du quart des travailleurs restent debout vingt heures ou plus par semaine. De 1994 à 2003, selon une enquête nationale, le travail sur écran, et les contraintes physiques qu'il implique, est monté en puissance, puisque 22 % des salariés y consacrent au moins vingt heures par semaine. Mais, souligne Catherine Ha, "remédier à ces contraintes est relativement simple, avec des progrès en ergonomie du poste de travail".