Crise oblige, l'année a été marqué par :
- fermetures d’entreprises,
- compression des effectifs,
- réduction de la durée du travail...
Pour la première fois au Maroc, un bilan détaillé existe sur la question. Il vient d’être réalisé par le département de l’emploi qui dispose désormais d’un tableau de bord annuel.
Les statistiques du ministère, élaborées à partir des données recueillies par ses délégations sur le terrain, donnent :
- 104 fermetures à fin décembre 2009 contre 58 une année auparavant.
Ces fermetures d’entreprises ont touché tout particulièrement le secteur du textile et cuir (55,8%), suivi des services (26,9 %) et, en 3ème position, des autres industries (15,4%).
Par taille, ce sont les petites entreprises (1 à 50 salariés) qui ont connu le plus de fermetures (55%), puis celles de taille moyenne (51 à 200 salariés) avec 35,6% de fermetures. Mais les grandes entreprises n’ont pas été épargnées puisque 9,6% des fermetures les concernent et les effectifs licenciés sont, évidemment, d’une ampleur plus importante.
- 68 entreprises ont recouru à la compression du personnel, contre 58 en 2008, soit une hausse de 17,3%. Et les mois de janvier et octobre 2009 furent ceux où il y eut le plus de licenciements par ce procédé.
Résultat : 13 974 salariés ont été licenciés en 2009, dont 9 581, suite aux fermetures d’entreprises, et 4 393 par compression des effectifs ; ce qui représente une hausse de 58,74 % du nombre de licenciés par rapport à 2008.
Une fois de plus, c’est dans le secteur du textile et cuir qu’il y eut le plus grand nombre de licenciés (60,5%), suivi des autres industries (25,9%) et des services (10,2%).
60% des salariés licenciés sont des femmes.
En effet, la ventilation des licenciements par catégorie socioprofessionnelle donne :
- les ouvriers qualifiés (67%)
- les ouvriers non qualifiés (26%)
- les techniciens (5%)
- les cadres et ingénieurs (2%),
- La réduction du temps du travail. Le nombre d’entreprises qui ont eu recours à ce procédé a tout simplement explosé, passant de 50 en 2008 à 130 en 2009, soit une hausse de 160%. Conséquemment, le nombre de salariés touchés par la réduction du temps du travail s’est établi à 20 668 contre 5 559 en 2008.
Et c’est, toujours, dans le textile et cuir que se situe le gros des salariés concernés par la réduction du temps du travail (79,1%). Dans les services et «autres industries», les proportions de salariés touchés ont été respectivement de 10,6% et 10%.
Mais quoi qu’il en soit, l’année 2009, en dépit des difficultés connues, n’a pas été uniquement une année de fermetures d’entreprises, de compressions du personnel et de réductions du temps du travail. Elle fut aussi une année où des recrutements ont été effectués. Le ministère de l’emploi nous apprend à cet égard que l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences a réalisé 52 000 insertions en 2009, en augmentation de 11% par rapport à 2008.
De la même manière, si des entreprises ont dû fermer, d’autres ont été créées. 26 984 entreprises ont en effet été créées en 2009 (contre 27 175 en 2008, certes). Ceci pour dire que la naissance comme la mort des entreprises (la démographie des entreprises) est un phénomène assez connu, l’essentiel étant, à l’évidence, que le solde ne soit pas négatif.