Après la drame de la mosquée Bab Birdaïne à Meknes et celle de Zaïo qui ont fait 42 morts et 79 blessés enregistrés dans l'effondrement de deux mosquées.
Où se situent es responsabilités dans ces deux drames ?
Le ministère des habous et des affaires islamiques, par définition responsable des lieux de culte musulman,
Les autorités locales -commune et wilaya-, qui avaient le pouvoir de fermer le local au public au nom de la préservation de la sécurité en attendant de prendre les mesures nécessaires,
Le ministère de l’habitat et de l’aménagement du territoire qui travaille sur la rénovation autour des mosquées (des fois, c’est les habitations autour des mosquées qui les fragilisent)
le ministère de la culture dont la mission consiste, entre autres, à la préservation du patrimoine architectural du Royaume, dont les mosquées anciennes (la médina de Meknès est classée patrimoine mondial depuis 1996).
Les habous en première ligne
Selon le dahir du 4 décembre 2003 fixant les attributions et l’organisation du ministère, ce dernier a en effet pour rôle de :
«participer à la construction, la restauration, l’extension, l’équipement et l’encadrement des mosquées et d’instruire les demandes d’autorisation de construction les concernant».
Sa direction des mosquées est notamment chargée d’établir les :
«programmes et les projets relatifs à la construction, à l’extension, à la restauration, à l’entretien, à l’équipement et à l’encadrement des mosquées» ;
«prendre les mesures administratives et techniques relatives à la construction, à l’entretien et à l’équipement des édifices religieux, sous réserve des attributions dévolues au ministère des affaires culturelles en matière de restauration et d’entretien des édifices religieux à caractère historique ou archéologique»
instruire les demandes de construction de mosquées.
Avant 2004 le ministère ne disposait d’aucune base de données sur les lieux de culte musulman au Maroc, ne gérant que quelque 9 700 mosquées connues, aujourd’hui, ces dernières sont quelque 41 755 mosquées, oratoires ou salles permanentes de prières inscrites dans un registre national et identifiées par un code national à faire l’objet d’un suivi de la part du ministère. A ces dernières s’ajoutent 8 238 demandes d’inscription en cours d’étude, explique Abdelaziz Derouich, directeur des mosquées au ministère.
le ministère prend en charge les dépenses de 10 000 mosquées et subventionne les émoluments de 41 755 imams de mosquées inscrites au registre national.
Le contrôle accru de l’Etat a été accompagné par l’introduction de nouvelles règles en matière de construction de mosquées. Ainsi, le dahir n°1-07-56 du 23 mars 2007 portant promulgation de la loi 29-04 relative aux édifices affectés au culte musulman, renforcé un an plus tard par une circulaire, impose, entre autres, pour la construction ou l’organisation des travaux importants dans une mosquée (construction, restauration, réaménagement, changement de façade), l’obtention d’une autorisation, un document qui devra être délivré par le wali ou le gouverneur de la préfecture ou province après avis d’une commission dirigée par le président du Conseil supérieur des oulémas.
Reste que des 32 000 mosquées qui ont rejoint le ministère au cours des dernières années, beaucoup sont arrivées avec un certain «passif». Ainsi, un inventaire des mosquées dégradées du pays co-organisé en 2006 par les ministères des habous et de l’habitat a révélé l’existence de 641 lieux de culte dans cette situation, dont 87 menaçant ruine. Parmi ces derniers, une majorité de mosquées anciennes, mais aussi de plus récentes, qui ne respectaient pas toujours les normes de construction en vigueur. Depuis, explique M. Darouich, 78 mosquées ont été fermées, 41 détruites et reconstruites pour un montant de 124 millions, et 148 autres renforcées (120 MDH).
Enfin, des 181 grandes mosquées historiques recensées à travers le pays, 34 ont été restaurées jusqu’à présent, pour un montant de 241 millions de DH et d’autres devraient faire l’objet de réparations dans les années à venir.
beaucoup de ces mosquées se situent dans des médinas, où le tissu urbain dans son ensemble, devenu obsolète, est lui-même en danger, comme en témoignent les effondrements de maisons survenus dans plusieurs villes du Royaume ces derniers mois.
Selon des données du ministère des habous, au titre de l'année 2010, 750 millions de DH ont été alloués au seul fonctionnement des mosquées dépendant du ministère, et 456 MDH autres pour l'investissement.
Par ailleurs, entre 2006 et 2010, le Maroc a déboursé :
- 310 MDH pour la construction de 80 mosquées dans des quartiers défavorisés,
- 242 MDH pour celle de 19 nouvelles zones ouvertes à l'urbanisme,
- 83 MDH pour 21 autres dans le monde rural.
- 124 MDH pour la démolition et la reconstruction de 41 mosquées menaçant ruine a, pour sa part, nécessité
- 120 MDH pour la réfection et le renforcement de 148 autres
- 241 MDH pour la restauration de 34 des 181 mosquées classées monuments historiques et d'autres devraient suivre au rythme de 5 par an. Coûtant jusqu'au double d'une construction, ces restaurations ont atteint un record avec le lifting de la Quaraouyine dont la note s'est élevée à 27 MDH (dont 2 MDH pour le seul minbar de la mosquée) pour 2 ans de travaux. A titre de comparaison, la restauration de la grande mosquée de Chefchaouen n'a coûté «que» 5 MDH et celle de Salé 8,5 MDH.