La grande distribution française s'est engagée lundi à modérer ses marges sur les fruits et légumes. La signature de cet accord intervient à la veille du début de l'examen d'une nouvelle loi de modernisation de l'agriculture.
Les 7 grands distributeurs hexagonaux, Carrefour, Leclerc, Auchan et Casino en tête, risquaient une taxe supplémentaire s'ils n'obtempéraient pas.
La signature de cet accord hautement symbolique est intervenue à la veille du début de l'examen, par le Sénat, d'une nouvelle loi de modernisation de l'agriculture (LMA) qui incite les agriculteurs et leurs grands clients - distributeurs et industriels - à contractualiser leurs relations commerciales.
Elle intervient également avant la période estivale, régulièrement marquée par des actions contre la grande distribution de la part de producteurs de fruits confrontés à une chute des cours de leurs produits.
Concrètement, l'accord signé lundi établit qu'en situation de "crise conjoncturelle avérée", quand le prix payé au producteur est "significativement inférieur" à sa moyenne des années précédentes, les distributeurs s'engagent à ne pas augmenter leur marge brute sur le produit concerné.
L'idée est que la faiblesse des cours profite aux consommateurs et dope ainsi la demande.
Le président de la FNSEA, le principal syndicat agricole, a estimé que l'accord devrait plus profiter aux consommateurs qu'aux producteurs et dit attendre plus des dispositifs de contractualisation prévus par le projet de loi LMA.
"Si on veut vraiment franchir un pas déterminant pour sécuriser le revenu des producteurs, y compris du secteur des fruits et légumes, il faut aller plus avant dans la contractualisation", a dit Jean-Michel Lemétayer.
Cette contractualisation obligatoire reposera sur des accords interprofessionnels, l'Etat étant prêt à agir par décret pour deux filières si les discussions n'y aboutissent pas d'ici la fin de l'année : le lait et les fruits et légumes.