Longtemps différés, les résultats de l'étude internationale Interphone sur les risques de tumeurs pouvant être liés à la téléphonie mobile ont été publiés, mardi 18 mai, dans l'International Journal of Epidemiology. Les chercheurs ont trouvé chez les participants ayant le plus fort taux d'utilisation de leur téléphone mobile une association entre cet usage et la survenue de certains cancers cérébraux (gliomes et méningiomes), sans qu'il leur soit possible d'affirmer un lien de causalité
L'étude compare des individus indemnes à des sujets porteurs de l'un des quatre types de tumeurs possiblement favorisés : deux cancers du cerveau (gliome et méningiome), la tumeur bénigne du nerf acoustique et celle de la glande parotide. Les résultats publiés mardi concernent les deux cancers du cerveau, avec un total de 2 708 cas de gliome et 2 409 cas de méningiome, et sont fondés uniquement sur des déclarations d'usage du mobile recueillies lors d'entretiens.
La seule majoration du risque a été constatée pour le dixième de l'ensemble des utilisateurs de mobiles ayant déclaré le plus grand temps cumulé (supérieur ou égal à 1 640 heures) : la force de l'association est accrue de 40 % pour les gliomes et de 15 % pour les méningiomes. Cependant, les chercheurs remarquent qu'"il y a dans ce groupe des valeurs non plausibles d'utilisation déclarée".
"Les données de l'étude ne permettent pas de mettre en évidence un risque accru de tumeurs cérébrales. Mais elles ne permettent pas non plus de conclure qu'il n'y a pas de risque", met en garde le docteur Cardis. Un avis partagé par le professeur Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique de l'Agence de sécurité sanitaire environnement et travail (Afsset).