La Cour des comptes rend public, mercredi 17 novembre, un rapport sur le transport ferroviaire en Ile-de-France. Selon Le Parisien-Aujourd'hui en France, les magistrats dénoncent "l'inadaptation" du réseau aux besoins de la population. Soulignant que ces problèmes "ne datent pas d'hier", le quotidien souligne toutefois qu'ils sont "le fruit de la stratégie parfois hasardeuse du STIF" (Syndicat des transports d'Ile-de-France) et "des deux opérateurs historiques que sont la RATP et la SNCF".
La Cour des comptes souligne:
- le coût exorbitant des dépassements de budget sur les travaux engagés, "en raison de délais de réalisation beaucoup trop optimistes", explique le journal : les 25 projets du contrat Etat-région 2000-2006 "ont coûté, en moyenne, 92 % plus cher que ce qui était annoncé".
- La comptabilité de la RATP et de la SNCF est également jugée trop opaque par la Cour, qui préconise de séparer, dans les comptes de la RATP, les activités de gestionnaire d'infrastructure et celles d'exploitant.
- les deux opérateurs continuent à bénéficier d'aides financières pour "amélioration de la qualité du service rendu", alors que celui-ci se dégrade d'année en année. La ligne 13 du métro et la ligne de RER B, dont le taux d'irrégularité culmine à 21,8 %, sont particulièrement montrées du doigt. Les auteurs du rapport estiment que la grille de calcul de ces bonus-malus doit être réévaluée sur des critères prenant mieux en compte le ressenti des voyageurs.
Le rapport met en avant des solutions pour améliorer l'état du réseau, saturé et obsolète sur certains axes, en mettant l'usager à contribution. "La Cour encourage le STIF à continuer d'augmenter ses prix plus vite que l'inflation", indique Le Parisien, qui rappelle que les Franciliens paient moins que les Londoniens ou les Berlinois pour leurs transports en commun. Les entreprises devraient également mettre la main à la poche, selon la Cour, qui estime qu'augmenter les primes de transport aux salariés permettrait de dégager 800 millions d'euros supplémentaires.
Enfin, le rapport de la Cour des comptes souligne les difficultés de financement auxquelles risque de se heurter, dans ce contexte, le projet du Grand Paris. Le coût des investissements pour les différentes solutions de transport envisagées se situe entre 17,8 et 35 milliards d'euros.