Le premier "bébé-médicament" en France a vu le jour à l'hôpital Antoine Béclère à Clamart, ont annoncé les professeurs René Frydman et Arnold Munnich. Indemne de la grave maladie dont souffrent ses aînés, le petit garçon, né le 26 janvier, permettra de soigner l'un d'eux pour lequel il est un donneur compatible. Le petit Umut-Talha (en turc "notre espoir"), qui pesait 3,650 kg à sa naissance, est "en très bonne santé", a indiqué à l'AFP le Pr René Frydman.
Ce "bébé-médicament", que les spécialistes appellent "bébé du double espoir", est né par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique pré-implantatoire (DPI) permettant le choix des embryons. Cette procédure de double diagnostic a permis de s'assurer d'une part que l'enfant était indemne de la grave maladie génétique (bêta-thalassémie) dont souffrent les premiers enfants de la famille, mais aussi qu'il pouvait être donneur compatible avec l'un de ses aînés malades.
Cette compatibilité tissulaire (HLA) permet d'envisager ultérieurement une greffe de sang du cordon ombilical qui a été prélevé après sa naissance, afin de soigner un de ses aînés. Il y a déjà eu des naissances de "bébé-docteurs" dans le monde, mais c'est la première fois en France.