L'affaire est sérieuse : 14 morts en Allemagne |
De quoi s'agit-il ? - Une forme virulente d'infection à un sous-type de la bactérie E.coli enterohémorragique (Eceh), propagée par des légumes et qui se niche également dans la viande crue.
- L'épidémie actuelle est imputée à des concombres contaminés.
- Ce micro-organisme de la bactérie E.coli est producteur de shiga-toxines (STEC). - Ces STEC peuvent entraîner des manifestations cliniques variées (diarrhée banale ou sanglante) pouvant évoluer vers une complication grave : lea syndrome hémolytique et urémique (SHU).
Quels symptômes ?- Le SHU affecte le sang, les reins et, dans les cas graves, le système nerveux central.
- La maladie se traduit par des diarrhées et du sang dans les selles, des maux de tête et de vives douleurs au ventre.
- La transmission à l'homme de cette bactérie se fait par la consommation d'aliments contaminés.
- L'incubation est de 5 à 7 jours.
Pourquoi cette infection inquiète-t-elle ?- Il s'agit de l'une des plus importantes épidémies de STEC/SHU jamais recensées à travers le monde et de la plus importante épidémie de ce type en Allemagne, où 60 cas sont recensés en moyenne chaque année, selon le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC).
- La souche bactérienne (0104/H4) actuelle est "très rare", relève l'ECDC. Jusqu'alors, "un seul cas" concernant "une femme en Corée en 2005" avait été rapporté dans une publication scientifique, précise l'ECDC.
- Les experts soulignent aussi que cette épidémie est inhabituelle parce qu'elle touche principalement des adultes. "Alors que les cas de SHU sont habituellement observés chez des enfants de moins de 5 ans, cette épidémie touche à 87% des adultes, principalement les femmes (67% des cas)", selon l'ECDC.
- Sa propagation est particulièrement rapide.
Où sévit-elle ?- Les premiers cas sont apparus en Allemagne début mai, particulièrement dans le nord. Fin mai, Berlin dénombrait plus de 300 personnes infectées, 3 décès certains et 8 autres en cours d'analyse.
- Des cas ou des suspicions de cas ont été signalés en Suède, au Danemark, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Autriche, en France et en Suisse. Mais ils sont apparemment tous venus d'Allemagne (retour de voyageurs).
- En France, les autorités ont découvert 3 cas suspects de retour d'Allemagne : des résidants de Hénin-Beaumont (dans le Nord), de Toulouse et de Bastia. Leur état de santé n'était pas inquiétant dimanche, selon l'InVS.
D'où provient-elle ?- Les autorités sanitaires allemandes et européennes recherchent toujours l'origine de la bactérie.
- Si elle a été détectée sur des concombres en provenance de cultures sous serres d'Andalousie, en Espagne, il n'est pas exclu que la contamination ait pu se produire le long de la chaîne de distribution : sur le lieu de production, pendant le transport ou en Allemagne même. Des échantillons issus des exploitations agricoles andalouses, d'où provenaient des concombres sur lesquels la bactérie avait été détectée, ont été envoyés à un laboratoire en Galice.
- Par précaution toutefois, de nombreux Etats européens ont renforcé les contrôles voire suspendu l'importation des concombres ou des légumes en général de provenance espagnole et/ou allemande.
Comment éviter les risques ?- Les autorités sanitaires rappellent les règles d'hygiène habituelles : se laver les mains avant chaque repas et après chaque passage aux toilettes (comme la bactérie peut aussi se propager d'une personne à l'autre via des matières fécales) et, concernant les fruits et légumes, les laver, les éplucher ou les faire cuire avant de les consommer.
- Il est recommandé en cas de signes d'alerte de faire des examens de santé.
- Les autorités allemandes ont déconseillé à la population de consommer des concombres, des tomates et de la laitue et certains de ces produits ont été retirés des étals.
- Pour plus d'informations sur les consignes : http://www.eurosurveillance.org/ Que font les autorités françaises ?- En France, pour l'heure, les ministères de la Santé, de la Consommation et de l'Agriculture sont "en veille".
- Le grossiste importateur des concombres d'Andalousie en France a rappelé des concombres en Bretagne, distribués en restauration commerciale et collective, mais sans avoir de retour de marchandise.