Depuis le début du printemps arabe, les marchands ambulants ont pris d’assaut la rue. Le pays entier est concerné.
Même ceux casés dans les marchés pilotes les ont déserté par pour aller ériger un second point de vente en plein domaine public (problème d’emplacement ou de bénéficiaires).
Les commerçants sont inquiets de cette tendance qui dure et qu diminue leurs activités. Les écrits à toutes les autorités n’ont pas donné de résultats.
En réaction, ils examinent la possibilité de mener une grève des commerçants soit à l’échelle régionale, soit au niveau national ou d’observer un sit-in devant le Parlement.
L’état
Manifestement, les agents d’autorité ont reçu des instructions de ne pas intervenir. Il fallait tenir compte du contexte social et attendre la fin du référendum sur la Constitution. Maintenant que la constitution a été votée, les choses n’ont pas bougé.
Pour les commerçants, le phénomène des ferrachas, constitue une des expressions de la politique sociale des pouvoirs publics. Des marchands ambulants se voyaient délivrer des «agréments» pour s’implanter au niveau de certains axes de la ville.
Une sorte de contrat entre le marchand ambulant et l’arrondissement qui précisent le nom du bénéficiaire, la nature de la marchandise vendue, le lieu, le nom de la rue… Mais ce système n’était pas dépourvu de dérapages. Certaines personnes possèdent plusieurs «agréments» de ce type, qu’elles louent à des marchands ambulants moyennant une redevance qui peut atteindre 300 DH par semaine.
L’INDH en cause également
L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a elle aussi favorisé l’arrivée massive de nouveaux marchands ambulants. Certains bénéficiaires se sont vus remettre des triporteurs dotés de caisson frigorifique destinés à la vente de poisson. Ce qui les a conduits à s’installer massivement n’importe où, laissant derrière eux, leurs déchets à chaque fin de journée (pas bien)
Les chiffres
Les ministères du Commerce et de l’Industrie et celui de l’Intérieur ainsi que le Haut-commissariat au Plan (HCP) avaient lancé une étude pour déterminer l’ampleur du phénomène des marchands ambulants. Ces derniers avaient été estimés à 238.000 individus, faisant vivre 1,3 million de personnes. 91% d’entre eux sont des hommes et ont une moyenne d’âge de 41 ans. Depuis le printemps arabe, le nombre de vendeurs ambulants a certainement été multiplié par 10.
Et vous qu’est ce que vous pensez de la situation dans votre ville ?