Fini les années fastes de l’industrie du médicament avec une rentabilité autour de 25%. Fini également le temps où les labos trouvaient des traitements innovants pour les affections courantes. La HAS (haute autorité pour la santé) qui ausculte la plus value thérapeutiques des nouvelles molécules a décerné un ASMR4 (amélioration du service médical rendu minime) et ASMR5 (amélioration du service médical rendu nul) à 84.9% des nouveaux médicaments contre 69.3% en 2005.
Sur les segments les plus rentables toutes les molécules faciles à trouver l’ont déjà été. Reste donc les marchés non solvables des pays pauvres (un tas de remèdes contre les affections tropicales reste à découvrir) ou vers les maladies rares ou ciblés comme le cancer pour lesquelles le potentiel de vente est restreint. Et don retour sur investissement pas à la hauteur des attentes des labos.
Autre menace : les génériques. Les best seller des labos tombent dans le domaine public et une fois le générique sorti (30% moins cher en moyenne), les ventes s’effondrent.
Astuce trouvé : lancer une molécule censé améliorer la précédentes mais qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Selon un rapport de la commission européenne 40% des médicaments dont le brevet est arrivé à échéance entre 2000 et 2007 ont été remplacé par des produits dits de seconde génération en moyenne 17 mois avant la fin de l’exclusivité. Ces pseudo-nouveautés sont facturées au prix fort.
En plus de dénigrer les génériques, les labos consacrent un quart de leurs chiffres d’affaires à la vente et à la promotion de leurs produits (contre 19% pour la RD). Les pratiques de leurs visiteurs médicaux font couler beaucoup d’encre malgré les chartes et les engagements.
Dernier épisode le Médiator où on met carrément sur le marché un médicament dangereux.
En plus pour échapper aux règles et normes strictes en Europe, l’industrie produit aujourd’hui 80% de nos médicaments en Chine et en Inde. Ce qui explique des fois les ruptures de stock de certains médicaments.
Pour résumer :
Une industrie en panne de nouveautés réelles
Qui se soucie plus de sa rentabilité que de sa raison d’être
Qui n’hésite pas à tricher en quelque sorte avec les nouveautés
Qui en est à sortir des médicaments sans apport ou carrément dangereux
Avec des pratiques commerciales condamnables
Doit on continuer à chercher et produire les médicaments avec cette logique marchande où on ne soigne pas les gens parce qu’ils ne sont pas suffisamment nombreux à avoir la maladie ou parce qu’ils ne sont pas assez riches pour pencher sur leurs cas ?
A méditer