L'usage des smartphones est en plein essor.
44% des Britanniques utilisent leur téléphone pour d'autres usages que la parole pendant une demi-heure à deux heures par jour, selon un sondage You Gov (2.034 adultes britanniques interrogés du 19 au 21 septembre).
Or, "notre corps n'est pas fait pour fonctionner comme cela", constate Sammy Margo, membre de la Fédération britannique des kinésithérapeutes. Elle incrimine notamment "des touches trop petites, qui contraignent nos doigts à des efforts trop soutenus".
Outre le problème des touches, l'écran est à l'origine de mauvaises postures. "Le poids moyen de la tête est de 4,5 à 5,5 kg", remarque Tim Hutchful. Dans la posture idéale, où on peut tracer une ligne droite entre l'oreille, l'épaule, la hanche, le genou et la cheville, ce poids est réparti sur l'ensemble du corps. Mais lorsque nous regardons un écran, notre tête se désaxe vers l'avant et "nous ressentons son poids jusqu'à quatre fois plus", souligne M. Hutchful. Or l'usage des tablettes numériques et des liseuses se répand comme une traînée de poudre. Et 18% des utilisateurs déclarent y passer 2 à 4 heures par jour. A cette utilisation s'ajoute à celui de l'ordinateur, désormais l'outil de travail le plus répandu.
Limiter à 40 minutes par jour ?
Emmanuelle Rivoal, ostéopathe à Paris, voit elle aussi de plus en plus de patients paralysés de douleurs, en raison de leur trop grand nombre d'heures passé devant un écran. "Pour moi, l'inconvénient majeur c'est la convergence visuelle", dit-elle "le téléphone, la tablette, l'ordinateur impliquent la mobilisation des muscles de la vision". "Le problème c'est qu'un muscle mobilisé en permanence appelle les autres muscles pour l'aider: muscles de la mâchoire, du cou, des épaules etc...", explique-t-elle.
Tim Hutchful, sans "diaboliser les smartphones", recommande d'en limiter l'usage à moins de 40 minutes, de faire des pauses, d'aligner la tête sur les épaules. Emmanuelle Rivoal conseille de porter le regard au loin à intervalles réguliers, de baîller, ce qui relâche les muscles, de s'étirer comme un chat.
Des professionnels qui s'inquiètent particulièrement pour les enfants et les adolescents, grands utilisateurs de messageries.