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 Sale temps pour la police en France : épisode 6

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MessageSujet: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeMar 6 Déc - 1:30

Suicides, Arrestations de patrons (Grenoble, Lille), des bandes qui n’hésitent pas à tirer à l’arme lourde, des rapports défavorables (notamment celui d'Amnesty : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/30/la-police-francaise-epinglee-par-amnesty-international_1610984_3224.html , et des politiques qui veulent avoir leurs chiffres et qui mettent ce service public en difficulté.

Commençant par la politique du chiffre, un reportage de l’émission capital sur M6 schématisait bien la situation.

Le président fixe des objectifs à son ministre de l’intérieur
Le ministre de l’intérieur ventile ces objectifs sur les préfets
Chaque préfet fait de même avec les commissaires de son territoire
Chaque commissaire fait de même avec l’échelon d’en dessous

Et on arrive aux policiers du terrain avec une feuille de route avec des chiffres à atteindre.

Les témoignages des policiers lors de l’émission, mettait en lumière pression, ambiance délétère avec ses chiffres au dessus de la tête.

L’exemple passé lors de l’émission parlait des chiffres à atteindre en matière de trafic de drogue. Il faut arrêter tant de personnes.

Les policiers expliquent qu’ils ne peuvent plus faire des enquêtes de fond sur un gros trafiquant. Ça prend du temps, ça mobilise des moyens et ça ne se voit pas dans les chiffres.

Parade arrêter des fumeurs de joints, ceci à deux avantages :
Atteindre plus facilement ces chiffres
Améliorer le taux d’élucidation, car un fumeur de joint arrêté, c’est une affaire de résolue

Sans parler des refus de dépôt de plaintes et autres techniques pour atteindre des chiffres

En fin de tableau en se retrouve avec des hommes politiques contents avec dans leurs dossiers LEURS chiffres qu’ils brandissent avec fierté à la télé et une réalité aussi catastrophique voire pire qu’avant. Ce que j’ai appelé « de beaux chiffres, une triste réalité ».


Dernière édition par Admin le Lun 23 Avr - 17:50, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeMer 7 Déc - 0:08

Voici ce que dit Olivier Marchal (ancien flic) sur la police :

Vous l’avez défendu fermement -le journaliste parle de l'affaire Neyret- . Et aujourd’hui ? Vous êtes toujours derrière lui ?
Je le connais bien et c’est tout sauf une crapule. Alors maintenant qu’il ait bénéficié d’un ou deux cadeaux, d’un voyage, qu’il ait détourné de la came pour rétribuer les indics, on a tous fait ça pendant des années, dans un système qui nous a demandé de travailler comme ça. Avant, la police était faite par de grands patrons qui avaient de grosses paires de ??? . Aujour­d’hui elle est régie par des bureaucrates carriéristes. Or le carriérisme ne va pas de pair avec la police qui doit être animée par des gens de terrain qui aiment l’action, l’adrénaline. L’aventure humaine surtout.

Que faudrait-il changer dans la manière dont fonctionne aujourd’hui la police ?
D’abord réhabiliter l’image du flic comme le maire de New York l’a fait. Là-bas, il y a un flic tous les 50 mètres, mais il ne vous colle pas de prunes parce que vous êtes en scooter dans les couloirs de bus. Il ne vous fait pas souffler dans des ballons pour voir si vous avez bu deux verres de vin ! En France, nous avons une police d’apparat qui sécurise le bourgeois et le politique. Les gens attendent d’avoir des flics qui, au lieu de les agresser, les protègent. Les policiers ne demandent que ça en plus. Mais comment voulez-vous qu’ils bossent après l’affaire Neyret ?

Tout à fait d'accord avec lui. ça ne sert à rien d'user la police à embêter les gens dans des infractions mineures. ça leur attire la colère et le désamour des gens et ils sont mal à l'aise avec ça. Vaut mieux concentrer les moyens sur ce qui embête les gens
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MessageSujet: Re: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeSam 10 Déc - 14:22

Un reportage sur le trafic des kalach (on s'en sert aujourd'hui comme d'un klaxon pour dégager la voie) :

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MessageSujet: Re: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeLun 19 Déc - 18:15

Autres difficultés pour ce métier :

- Des centaines d"heures d'attente dans les urgences à attendre un avis médical pour les personnes en état d'ébriété.

- Le calvaire de la rédaction des PV. Ils doivent être écrits dans un français d'un autre age, ce qui ne simplifie pas la vie des flics.

L'autre jour, le journal de 20h a traité les structures de soutien pour les policiers en difficulté. Ce n'est pas un métier facile.
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MessageSujet: Re: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeMer 21 Déc - 15:59

l y a en France, une forme de divorce entre les habitants de quartiers dits "difficiles" et ceux qui sont chargés de les protéger. Les policiers le reconnaissent - et s'en plaignent -, les habitants le répètent, et, aujourd'hui, il est possible de le chiffrer : 51,1 % des habitants de zones urbaines sensibles (ZUS) estiment que l'action des forces de l'ordre est inefficace, dont 18,9 % "pas efficace du tout" (contre respectivement 27,7 % et 7,9 % pour l'ensemble des Français).

Le chiffre, qui concerne la période 2007-2011, est issu du dernier bulletin de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), à paraître mardi 20 décembre, qui s'intéresse à l'opinion des Français sur l'efficacité de la police et de la gendarmerie.

Plus largement, le travail de l'Observatoire permet de dessiner le profil de la France fâchée avec sa police ou sa gendarmerie : un portrait pas forcément surprenant, mais désormais incontestable. Profitant de son échantillon important sur les cinq années d'enquête - 85 000 personnes -, l'ONDRP a tenté de déterminer les critères qui pèsent réellement sur le jugement que les Français portent sur la police ou la gendarmerie. En clair, si un jeune chômeur issu d'un quartier sensible a de grandes chances de porter un regard sévère sur les forces de l'ordre - et c'est bien le cas -, est-ce parce qu'il est jeune, chômeur ou habitant d'une cité ?

Conclusion : plus que la situation au regard de l'emploi ou de l'âge, c'est bien le fait de résider dans un quartier difficile qui entraîne le jugement négatif - et de manière spectaculaire. Corollaire de ce constat : les locataires de HLM sont tout aussi durs avec les policiers.

L'enquête confirme également l'effet dévastateur des incivilités et de la petite délinquance sur l'image des forces de l'ordre : plus de 60 % des personnes ayant déclaré que des équipements collectifs ou des voitures ont souvent été détruits ou détériorés dans leur quartier au cours des douze derniers mois jugent l'action de la police ou de la gendarmerie inefficace. Une proportion qui grimpe à 64 % lorsque le quartier subit des problèmes de drogues. Alors que le fait d'avoir été cambriolé a un effet bien moindre (44 % de jugements négatifs).

Géographiquement, la fracture traditionnelle entre ouest et est de la France est confirmée. La carte du jugement négatif sur les forces de sécurité recoupe d'ailleurs, pour partie, la carte du vote Front national, avec le Nord - Pas-de-Calais et la Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le peloton de tête.

Les policiers et les gendarmes se seraient-ils éloignés de la population depuis 2002 ? C'est, avec l'hyperactivité législative, l'une des principales critiques faites à la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy et de ses successeurs au ministère de l'intérieur. L'enquête permet également d'apporter une réponse à cette question : moins de la moitié des Français jugent l'action de la police et de la gendarmerie efficace.

La proportion est toutefois orientée à la baisse depuis cinq ans - 47,9 % en 2007, 46,4 % en 2011 -, la part d'avis défavorables baissant également, de 29,7 % à 26,4 %. Ce sont donc les indécis, ceux qui préfèrent répondre prudemment "ne sait pas", qui ont connu un bond de cinq points en cinq ans : ils sont aujourd'hui plus nombreux (27,2 %) que les critiques.

Pour Cyril Rizk, responsable des statistiques à l'ONDRP, les Français "ont une opinion moins tranchée". En 2007, "de façon pas forcément connectée avec la délinquance réelle, d'ailleurs, les points de vue étaient beaucoup plus nets", explique M. Rizk.

Entre-temps, le débat public sur la sécurité a changé de nature. Et, depuis 2009, les chiffres de la délinquance "d'appropriation" - vols, cambriolages, etc. - sont repartis à la hausse. L'évolution du sentiment d'insécurité avec. En 2008, 12,3 % des Françaises et 7,1 % des Français déclaraient se sentir en insécurité dans leur quartier, contre respectivement 14,3 % et 7,4 % en 2011.

Face à ce jugement critique des Français sur l'efficacité des forces de sécurité, et notamment de ceux résidant dans des ZUS, le gouvernement et l'UMP répondent "lutte contre la délinquance des mineurs et effectivité des peines".

Au Parti socialiste, le programme prévoit la mise en place de zones de sécurité prioritaires dans les quartiers sensibles. Le sénateur et maire de Dijon, François Rebsamen, qui a été chargé des questions de sécurité dans la campagne de François Hollande, en annonce une centaine, mais n'a pas encore précisé les critères définissant ces zones. Il existe, en France, près de 750 zones urbaines sensibles rassemblant environ 4,5 millions d'habitants.


http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/12/19/moins-d-un-francais-sur-deux-juge-la-police-efficace_1620472_3224.html

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MessageSujet: Re: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeJeu 12 Jan - 12:45

Maintenant c'est la police des polices qui est en cause. Amis policiers, s'il y a des bonnes nouvelles à annoncer c'est maintenant :

Un scandale sans précédent ébranle la Préfecture de police de Paris. Selon une enquête menée par Le Monde, l'Inspection générale des services (IGS), la "police des polices", a sciemment truqué, en 2007, une procédure portant sur un éventuel trafic de titres de séjour au service des affaires réservées. Cela afin de nuire, à l'approche de l'élection présidentielle, à Yannick Blanc, alors directeur de la police générale, à son adjoint Bruno Triquenaux et à Christian Massard, un policier affecté à la sécurité de l'ex-ministre de l'intérieur Daniel Vaillant. Trois hommes jugés trop éloignés du pouvoir sarkozyste, et très proches du Parti socialiste pour deux d'entre eux.

Au total, quatre fonctionnaires ont été injustement mis en examen, M. Blanc ayant "seulement" été placé en garde à vue. Tous les cinq ont été suspendus à la suite de cette affaire montée de toutes pièces – un "chantier", dans le jargon policier. Ils ont été innocentés en janvier 2011 par la cour d'appel de Paris. Et, désormais, la justice enquête sur… l'enquête de l'IGS. Quatre juges d'instruction parisiens mènent six enquêtes distinctes sur la "police des polices", par ailleurs épinglée dans l'affaire des fadettes du Monde.

L'institution policière, déjà mise en cause dans les affaires Neyret et Carlton, est durablement déstabilisée.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/01/11/la-police-des-polices-au-c-ur-d-un-scandale-judiciaire_1628115_3224.html#ens_id=1628126
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MessageSujet: Re: Sale temps pour la police en France : épisode 6   Sale temps pour la police en France : épisode 6 Icon_minitimeVen 3 Fév - 12:05

ournaliste et essayiste, Elisabeth Weissman publie une enquête sur le monde policier. Fruit de plusieurs mois de recherches et d'une centaine d'entretiens réalisés au quatre coins du pays, ce document remarquable dresse un état des lieux pour le moins inquiétant du quotidien des policiers hexagonaux menacés par la culture du chiffre et le développement de la sécurité privée.


Qu'est ce qui ne va pas chez les policiers aujourd'hui ?
A l'image de ce que l'on peut observer au sein de Pôle emploi, l'institution policière est malade de ce management privé appliqué à une structure publique. Depuis 2007, on étrangle les effectifs en imposant des objectifs chiffrés de lutte contre la délinquance, ce qui, soit dit en passant, est une aberration sans nom.

En quoi les objectifs chiffrés sont-ils un problème ?
La police travaille sur une réalité qui n'est pas prévisible car à chaque fois qu'ils sortent du commissariat, ces fonctionnaires ne savent pas à l'avance les délits auxquels ils vont être confrontés.
Malgré cela, la hiérarchie décide qu'ils devront réaliser tant de verbalisations pour telle infraction, et tant pour une autre. D'une certaine manière, cette demande chiffrée pousse les fonctionnaires a fabriquer ces infractions. Ces objectifs insensés font perdre du sens au coeur de leur métier.

Un exemple marquant ?
Il y a deux mois, les policiers des Pyrénées-Atlantiques ont reçu une note de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), relayant l'ensemble des objectifs chiffrés au regard de ceux réalisés l'année précédente. Dans ce document figurait notamment le nombre de constatations à réaliser concernant le non-port de la ceinture en voiture, la défaillance de feux de signalisation, mais aussi et surtout : un objectif de 51 refus d'obtempérer. En clair, comme ces fonctionnaires avaient constaté 50 infractions similaires l'année précédente, on leur demandait de faire aussi bien, voire une de mieux. Plusieurs policiers se demandaient, incrédules, de quelle manière ils allaient s'y prendre.

Et si le chiffre n'est pas atteint ?
Ils se font taper sur les doigts par la hiérarchie. Ce management de l'entreprise privée que l'on transfère sur un service public amène les policiers à façonner la réalité, car ils ne produisent pas de biens. D'ailleurs, un service public n'a pas vocation à en produire. En les obligeant à agir de la sorte, on les pousse a mettre de côté leur discernement, à faire abstraction de leur intelligence et à produire de l'infraction. En même temps, cela arrange les commissaires à qui l'on verse de confortables primes lorsque les objectifs sont atteints.

Dans le même temps, on assiste depuis cinq ans à un développement sans précédent de la sécurité privée...
Cela émeut l'ensemble des policiers mais répond à une logique implacable. Dès lors que vous appliquez la fameuse révision générale des politiques publiques (RGPP), qui consiste au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, il faut bien que les missions de sécurité soient assurées. Il y a aujourd'hui 28 000 policiers municipaux sur le territoire – soit une hausse de 35% en huit ans –, pour 83 000 policiers nationaux en tenue. Cela a un coup, tout comme la vidéosurveillance d'ailleurs qui, selon plusieurs membres du gouvernement et malgré les études scientifiques qui prouvent son inefficacité, est la solution contre la montée de la délinquance.

Qui peut s'offrir une police municipale ?
Essentiellement les communes les plus riches. Dans les Hauts-de-Seine, 27 des 36 villes en sont dotées. Il faut savoir que ces policiers sont armés et possèdent parfois davantage de moyens que les nationaux. Il suffit de voir la situation à Nice, qui est une sorte de ministère de l'Intérieur bis. Ce sont près de 350 agents qui disposent de véhicules bien entretenus, de brigades équestres et canines, de patrouilles en VTT et sont armés de pistolets, de tasers et de flashball. Enfin ils ont accès à près de 600 caméras de surveillance. A l'heure actuelle, la municipalité étudie la possible implantation de caméras VSI, capable de détecter des "comportements anormaux" au moyen de puissants algorithmes.

Dans ces conditions, comment les fonctionnaires que vous avez rencontrés envisagent-ils l'avenir ?
L'écrasante majorité d'entre eux ont le moral en berne. D'autant que les jeunes recrues des écoles de police sont immédiatement affectées dans les zones les plus sensibles. Un jeune policier que j'ai rencontré il y a peu, me disait que lors de sa prise de poste en Ile-de-France, son chef l'a accueilli en lui disant : "Bienvenue à Beyrouth". Ils sont désabusés, plus vraiment fiers de leur métier et s'inquiètent chaque jour davantage du fossé qui les sépare de la population. Comme bien des fonctionnaires travaillant au sein des différents services publics, ils ne s'estiment pas en position d'effectuer leur travail au mieux. Ils veulent être dans la prévention, dans le dialogue, dans la verbalisation quand cela est nécessaire, mais certainement pas dans le rôle de collecteur d'argent comme les plus hautes instances le demandent. De plus, ils ont le sentiment d'être pris en otage par une majorité politique qui les utilise pour être des outils de fabrication de statistiques.

En 2007, les policiers, marqués par le passage de Nicolas Sarkozy place Beauvau, avaient massivement voté pour lui. Qu'en est-il à trois mois des présidentielles ?
Au terme de mon enquête, je pense sincèrement qu'une majorité d'entre eux vont voter Le Pen. Les policiers envoyés dans les zones sensibles mesurent chaque jour les contentieux avec la population. Ce sont les territoires perdus de la république, où la défiance est permanente et les rapports humains totalement inexistants. A ce propos, il n'y a jamais eu autant d'outrages à agent depuis 2007. Les insultes sont quotidiennes et les menaces également. Plusieurs policiers que j'ai interrogés m'ont dit que s'ils n'avaient pas de conscience politique, ils deviendraient "cons et racistes". Sans compter que depuis plusieurs mois maintenant, il y a un véritable climat de xénophobie attisé par certains politiques et cela façonne les esprits. Les policiers n'échappent pas à la règle, d'autant qu'ils sont en première ligne.
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