Human Rights Watch estime, dans son rapport 2011, qu’«au moment de la rédaction du document de la nouvelle constitution, les amendements constitutionnels n’avaient pas encore eu l’effet d’améliorer le bilan décidément mitigé du Maroc en matière de droits humains».
Dans une analyse détaillée de la situation, l’ONG revient sur les événements ayant marqué l’année 2011.
- Les dépassements liés au contexte du soulèvement populaire dans les pays arabes. Pour le cas du Maroc, l’organisation met en exergue les actions du mouvement du 20 février. Elle constate que «la police a toléré certaines de ses manifestations, mais a parfois attaqué et violemment battu les protestataires».
- Les rebondissements liés aux attentats de Marrakech du 28 avril 2011 ont également été suivis de très près par l’ONG. Celle-ci critique les dispositions de la loi antiterroriste (03.03) et condamne les détentions abusives qui auraient suivi les attentats. Elle regrette aussi que les tribunaux marocains continuent de prononcer des peines de mort, mais précise que le Royaume n’a exécuté aucun condamné depuis le début des années 1990.
- L’organisation internationale a passé au crible le système judiciaire marocain en mettant l’accent sur «la rareté des procès équitables sur des affaires à connotation politique».
Parmi les dysfonctionnements constatés, figurent le refus des examens médicaux aux accusés affirmant avoir été torturés et la prononciation de condamnations sur la base «d’aveux extorqués».
- Pour le monde associatif, le bilan demeure contrasté: «les responsables gouvernementaux entravent arbitrairement le processus de légalisation d’un grand nombre d’associations, ce qui limite leur liberté de fonctionnement».
L’organisation témoigne toutefois d’une relative liberté d’expression pour les organisations locales et internationales de défense des droits humains.
- Pour ce qui est du statut de la femme, les innovations comportées dans la Constitution de 2011 n’auraient pas encore été mises en application. La violence à l’égard des femmes demeurerait encore très ancrée dans le quotidien des Marocains (je suis preneur de témoignages la dessus).
La liberté des médias n’est pas en reste: «la presse écrite indépendante et les médias en ligne du Maroc peuvent enquêter sur les responsables et les politiques du gouvernement, mais s’exposent à des tracasseries et à des poursuites s’ils franchissent certaines limites tracées par le code de la presse».