Une enquête officielle du gendarme de la Bourse le confirme : les Français ne sont pas suffisamment informés sur les frais liés aux placements financiers qu'ils souscrivent.
Mercredi 4 avril 2012, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a présenté ses résultats d'enquête à l'occasion du lancement de son observatoire de l'épargne. Et, après une série de visites mystères dans des établissements de grands réseaux bancaires, l'institution note que les frais n'ont été présentés au client que dans 4 cas sur 10, et que dans 9 cas sur 10 ils l'ont été de manière incomplète.
"Or, pointe l'AMF, les frais constituent un élément important du rendement final des placements, particulièrement lorsque les rendements sont bas." Dans ce contexte, il semble logique que les Français, qui ont constitué cette année encore une épargne solide, se détournent des actifs boursiers considérés comme trop risqués, en plus d'être flanqués de frais obscurs.
Il y a pourtant moyen de faire jouer la concurrence et d'obtenir des prix avantageux. En effet, cette étude montre que le coût d'un ordre d'achat d'actions est 40 % moins cher par Internet que par téléphone, et deux fois moins cher via un site qu'auprès d'un chargé de clientèle travaillant dans une agence bancaire.
Ainsi, sur Internet, les frais pour un ordre de 5 000 euros sont de 0,5 % pour un ordre passé via le site d'une grande banque de réseau et de 0,28 % pour un ordre passé auprès d'un courtier en ligne. En outre, contrairement aux banques en ligne, les banques "physiques" appliquent des droits de garde (frais de conservation et d'opérations sur les titres). Ils peuvent représenter 0,77 % pour un portefeuille boursier de 10 000 euros comprenant 10 types d'actions différentes.
Les Français ne sont cependant pas les plus mal lotis : les frais pour un ordre de 5 000 euros passé sur la Bourse de New York (NYSE) représentent en moyenne 1,1 % du montant de l'ordre passé auprès d'une banque de réseau et 0,43 % de l'ordre passé via un courtier en ligne, soit près du double des frais de son homologue européen. Afin de suivre de près les pratiques des réseaux bancaires et des gestionnaires, l'épargnant pourra se reporter à la lettre de l'observatoire publiée chaque mois par l'AMF (consulter celle du mois d'avril).