Créé en 1974, l’OFPPT avait pour mission de répondre à un besoin pressant en termes de réinsertion des jeunes qui échouaient dans leurs études.
«Durant les années 70, le passage du niveau primaire au collège connaissait des taux catastrophiques ne dépassant pas 30%» |
Au départ, l’idée était de permettre à ces jeunes qui n’ont pas réussi dans le parcours scolaire de bénéficier d’une formation initiale leur permettant d’intégrer le marché de l’emploi.
Les chiffres Le système est destiné actuellement à 4 types de populations.
- Les jeunes issus du système scolaire
- Les jeunes en quête d’emploi
- Les salariés (formation continue)
- Les personnes handicapées et les détenus
Pour la saison 2010-2011, plus de 292.000 jeunes ont bénéficié des programmes de formation initiale, dont 64% au sein des établissements de l’OFPPT. S’y ajoutent 159.000 employés bénéficiaires de la formation continue et 91.000 des populations fragilisées (demandeurs d’emploi).
Les établissements de l’OFPPT présentent plus de 57% de l’offre de formation, contre 33% pour le privé.
Les diplômés du système, eux, s’élèvent à 144.000 dont 81.000 issus des établissements de l’OFPPT, soit une hausse de 9% entre 2005 et 2010. Le taux de réussite est quant à lui en baisse (67% en 2010 contre 83% en 2000).
Au niveau du taux d’emploi, 64% des lauréats ont été embauchés 9 mois après leur sortie du système en 2008, en hausse de 10 points par rapport à 2000.
Budget Le fonctionnement du système de formation professionnelle initiale a nécessité en 2009 un budget de 1,56 milliard de DH, en hausse de 6% entre 2007 et 2009. Ce montant n’englobe pas le budget réservé à la formation continue.
Chaque stagiaire des établissements de l’OFPPT coûte annuellement 8.800 DH.
Le financement du système est issu de différentes sources :
- la taxe pour la formation professionnelle : 1,17 milliard en 2010
- les dons des bailleurs de fonds : 49,6 millions en 2011
- la participation des ménages qui s’acquittent des frais de formation au niveau des établissements privés (entre 1.000 et 4.000 DH par mois).
Les formations L’administration et gestion : 18% des formés
L’industrie métallurgique et mécanique : 17% des formés
Le BTP arrive en 3e position.
Les recruteurs :
Le BTP : 18% de l’effectif total.
Les opérateurs du commerce et réparation automobile : 17% de l’effectif total
Les services collectifs et sociaux : 15% de l’effectif total
Piste d’améliorations : L’office est entrain d’élaborer une stratégie globale de la formation professionnelle à l’horizon 2020.
Entre 2005 et 2010, les diplômés de la formation professionnelle se sont accaparé environ 44% des 867.000 postes générés par le marché de l’emploi.
Cependant, l’absence d’une vision globale et cohérente a mené à un déphasage entre le nombre des personnes formées et la tendance de création d’emplois.
Avant 2008, les besoins exprimés par les employeurs dépassaient de loin le potentiel des lauréats. Une tendance qui va être renversée entre 2008 et 2010, lorsque le système de la formation professionnelle a commencé à dégager un surplus d’effectifs.
Parallèlement, l’étude relève un déséquilibre entre les besoins sectoriels et le nombre de lauréats. Entre 2008 et 2010, l’écart entre les emplois créés dans le secteur agricole et le nombre des lauréats a dépassé 76.000. Par contre, le nombre des diplômés dans le secteur du BTP accusait un déficit par rapport au besoin exprimé.
Le diagnostic, établi par le département de la formation professionnelle, a ressorti les principales faiblesses du système.
- Manque de cohérence entre l’offre de formation et les besoins des professionnels
- Dysfonctionnements dans la gouvernance,
- Manque de moyens financiers…
L’objectif est d’y remédier à travers une stratégie globale en vue de mettre en place un plan de formation à l’horizon 2020. Les concepteurs de ce plan devront se baser sur les conclusions des analyses qui ont concerné les principaux axes défaillants. Des pistes de réforme devront concerner chaque aspect.
Inadéquation de l’offre de formation aux besoins du marché du travail. En 2011, 23% des entreprises ont déclaré avoir des difficultés à trouver certains profils. Cela concerne notamment les cadres et les techniciens dans les secteurs des industries de transformation, agroalimentaire, énergie… Les secteurs du BTP et du textile éprouvent, quant à eux, des difficultés à recruter des ouvriers qualifiés et des contremaîtres.
La faiblesse des financements : Cette faiblesse limite la qualité des formations au sein des établissements. C’est pour cela qu’il est important de renforcer les apports des bailleurs de fonds pour le financement du système.
Il faudra également développer les contributions financières étatiques en faveur des stagiaires des établissements privés.
Au niveau de la formation continue, des avancées ont été notées, notamment celles relatives à la mise en place d’un mécanisme de remboursement via les contrats spéciaux de formation.
A cela s’ajoute la mise en place de mesures d’urgence d’aide financière à la formation continue, en faveur des secteurs prioritaires ou en crise. Parallèlement, l’extension du modèle de remboursement direct des ingénieries de formation, via les GIAC, peut s’avérer payante.
Le développement des canaux de financement de la formation devrait s’accompagner d’une mise à niveau des méthodes de gouvernance.
Problème de gouvernance : Aujourd’hui, le système de la formation professionnelle souffre d’un manque de coordination en raison de la multiplicité des intervenants.
A cela s’ajoute l’absence d’un organe pour synthétiser les besoins exprimés par les professionnels. Idem pour certains textes relatifs aux missions des acteurs de la formation professionnelle, qui ont prouvé leur inadéquation.
Le Conseil national de la formation professionnelle, organe de concertation, devrait être réactivé. Ces mesures d’ordre national nécessitent d’être accompagnées d’une approche régionale afin d’adapter le système aux spécificités locales.
La stratégie 2020 devrait également répondre au manque de lignes directrices et de procédures partagées par tous les acteurs du secteur. Si la Charte nationale de la formation et de l’éducation a précisé les orientations de la politique générale, il est important de préciser la vocation socioéconomique du système. Cela devrait passer par le développement du corpus juridique qui se limite actuellement au dahir d’institution de l’Ofppt.
Parallèlement, la formalisation de cette politique nationale par secteur, région et cible socioéconomique est également recommandée. D’autres initiatives devront aussi être appuyées, notamment le projet d’Observatoire pour l’emploi conçu par la CGEM, ainsi que les Référentiels métiers et répertoires compétences.
L’objectif est d’orienter les programmes de formation en fonction des besoins des professionnels, qui devront être actualisés en fonction des évolutions.