"Situation d'insécurité grave" dans 50 à 80 quartiers de France, "escalade de la violence", "trafics de drogue": dans une note récemment transmise au gouvernement dont l'AFP a obtenu copie, l'Union sociale de l'habitat (USH), qui réunit des bailleurs sociaux, tire la sonnette d'alarme.
Selon ce document, "cinquante à 80 quartiers HLM sont en situation de grande insécurité qui dégrade fortement le climat social" des habitants de ces territoires situés notamment en Paca, Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, et quelques grandes agglomérations.
Pour l'association, "ces sites, très touchés par des problèmes de trafics de drogue, connaissent un durcissement de la situation et une escalade de la violence", avec notamment "l'amplification des trafics, réseaux très organisés et structurés, usages d'armes à feu, dérives criminelles".
"Améliorer les conditions de vie des habitants"
"Il est indéniable que la volonté politique qui consistait à couper le mal du trafic à la racine dans les quartiers a échoué: il y a toujours du trafic, il y a toujours de la délinquance", estime Stéphane Beaudet, vice-président de l'Association des maires Villes et banlieues de France et maire UMP de Courcouronnes (Essonne). "Les habitants de ces quartiers se sentent dans la situation d'insécurité", explique le secrétaire général de l'USH Frédéric Paul, joint mardi par l'AFP qui explique avoir remis la note le 12 juin aux ministres en charge de ces questions, Cécile Duflot et François Lamy.
Il note toutefois que le Programme national de rénovation urbaine (PNRU), lancé en 2005 par Jean-Louis Borloo, "a permis de travailler sur 550 quartiers des zones urbaines sensibles". Dans "90% des quartiers on a réussi à améliorer les conditions de vie des habitants grâce aux efforts conjugués des collectivités locales des services publiques et les organismes d'HLM".
Pour le maire PS d'Aubervilliers, Jacques Salvator, il faut "une mobilisation générale de la société, une coopération efficace entre la police, la justice, les collectivités locales et le monde associatif, sans oublier les citoyens. Il préconise "de montrer de manière plus ferme qu'on est opposé à la récupération des halls, des espaces publics, par les dealers".