Selon une étude du Commissariat général du développement durable (CGDD) de mai 2012, l'économie verte représentait 452 600 emplois (équivalent temps plein) en 2010, et leur croissance aurait été de 3,4 %, en moyenne annuelle entre 2004 et 2010.
La croissance du Produit intérieur brut (PIB) français a été inférieure à 1 % au cours de cette période. L'ensemble des filières ne représentent encore que 2 % du PIB.
Fin 2010, l'économie verte a généré un excédent commercial de 1,1 milliard d'euros (6,1 milliards d'exportations pour 5 milliards d'importations).
Dans un environnement économique morose, marqué par la crise des trois dernières années et un chômage toujours au plus haut, les emplois verts ont progressé, mais l'évolution est inégale selon les secteurs.
- "Le socle historique", ainsi que le nomme le CGDD, constitué des "filières les plus matures" des industries de l'environnement, comme l'eau, la gestion des déchets ou le traitement des pollutions ont peu progressé voire régressé (-3 % en moyenne annuelle dans le secteur de la pollution de l'air), sous la pression d'une concurrence internationale forte, notamment de la Chine et du Moyen-Orient.
Cette concurrence est l'une des caractéristiques de l'économie verte. Un rapport réalisé pour le Cercle de l'industrie - "L'industrie française face à l'économie verte ", juin 2011 -, explique que "l'économie verte sera mondiale, concurrentielle et risquée". Les auteurs, Patricia Crifo, Manuel Flam - le nouveau directeur de cabinet de la ministre de l'égalité du territoire et du logement, Cécile Duflot - et Matthieu Glachant écrivent que "dans de nombreuses filières, l'économie verte est d'ores et déjà le lieu d'une concurrence internationale, notamment de la part des pays émergents". La chimie verte, par exemple, est sous la pression de la Chine et de l'Inde. Dans le domaine des biocarburants, le Brésil est un acteur majeur.
Le secteur des énergies renouvelables a connu la croissance la plus forte : 15,6 % de croissance annuelle (entre 2004 et 2010), ce qui représente quelque 62 500 emplois. Mais, note le CGDD, la France "est confrontée à la production à bas coûts (la Chine pour le photovoltaïque) ou de pays disposant d'une antériorité forte (l'Allemagne et le Danemark dans l'éolien)".
L'une des caractéristiques de l'économie verte, et peut-être l'un de ses handicaps, est de reposer sur une myriade de petites et moyennes entreprises, voire très petites entreprises. A côté des géants que sont Véolia, GDF-Suez, Saint-Gobain ou encore Schneider Electric, 12 000 entreprises composent le tissu industriel des filières vertes.
Pour le CGDD, des secteurs comme le bâtiment à faible impact environnemental, la valorisation énergétique de la biomasse, le recyclage des déchets pourraient "avoir un rythme de croissance soutenu à condition d'être industrialisées".
Extrait www.lemonde.fr