C’est un mot qui ne quitte pas la bouche des hommes politiques. Mais quand on voit le résultat ce qu’ils appellent réforme on peut s’interroger s’ils ont bien compris la signification du mot.
Prenons l’exemple de la réforme des régimes spéciaux de retraite en 2007. L’ex président n’arrêtait pas de brandir cet exploit lorsqu’il parle de son bilan.
Dans un rapport (septembre 2012) sur les régimes de retraite de la RATP et la SNCF, la sécurité sociale et la cour des comptes constatent que d’ici 2050, l’état devra verser 94 milliards € dont 3,75 milliards € en 2012 pour combler le déficit de ces deux régimes.
La raison : Nicolas Sarokzy a accordé aux syndicats beaucoup d’avantages (attribution systématiques de points de retraite, abondement de comptes épargne temps) pour compenser l’apparent alignements des deux entreprises sur le régime des retraites des fonctionnaires.
Résultat on se retrouve avec une situation plus problématique qu’avant. Or malgré cela ceux qui ont mené ces dossiers parleront de réforme.
Rachida Dati quand elle parle de son bilan, elle s’attribue la paternité d’une trentaine de réforme mais est ce que la justice fonctionne mieux après ces « réformes » : personne ne s’aventurait à l’affirmer.
Autre situation : appeler toute modification d’un paramètre de réforme. La dernière « réforme des retraites » a consisté en quoi : repousser l’age de départ de 60 à 62 ans. Est-ce qu’on peut appeler ça une réforme : NON à mon avis, c’est juste un changement de paramètres techniques. Une vraie réforme est la remise à plat du système pour le rendre plus juste, équitable, lisible et personnalisable. Repousser l’age de la retraite pour équilibrer les comptes est une décision à la portée du commun des mortels. Il suffit par exemple de repousser l’age de la retraite à 70 ans pour régler le problème définitivement : est ce une réforme : NON.
Un autre exemple, les réformes du code des étrangers que les ministres de l’intérieur « de droite » raffolent ? ça revient souvent à rendre les conditions plus difficile : carte de résident après 5 ans de résidence au lieu de 3, naturalisation par mariage qui était acquise après 1 an est passé suite à une formidable réforme à 2 ans puis une double réforme pour la repousser à 4 ans.
Et voilà comment c'est facile d'entrer dans l'histoire.