Le 42e président des Etats-Unis était l’invité l’Université internationale de Casablanca (UIC) le 24 février 2013.
Accepter l’inégalité mais la limiter
«Si vous croyez au système libéral, il faut accepter l’inégalité en ce sens qu’il faut rémunérer les bosseurs et les innovateurs. Mais s’il y a trop d’écarts, vous limiterez la croissance d’une économie que vous voulez soutenir pourtant», déclare Clinton.
Rareté des ressources
Il pronostique à la Chine «davantage de conflits avec ses voisins». Et pour cause, gérer la rareté des ressources est une dangereuse acrobatie géopolitique: l’empire du Milieu et la guerre de l’eau. Le pays à plus d’un milliard d’habitants puise dans le Mékong, qui irrigue le Laos et la Thaïlande notamment, pour alimenter le fleuve Jaune à sec.
L’instabilité pour le Maroc?
Il la gère à sa manière «en éradiquant l’analphabétisme des femmes rurales, en électrifiant la campagne et, contrairement au pays du Golfe, le Maroc a sagement réinvesti les bénéfices des phosphates…».
Ses conseils pour le Maroc, «c’est d’abord miser sur l’enseignement, le savoir. Résoudre la crise de l’emploi qui consolide la dignité humaine. Plus globalement, se développer économiquement sans brûler la planète».
A part l’énergie, «construire une université est un bon point de départ» pour un pays qui «peut peser sur le plan régional et mondial». A condition de respecter un cahier des charges où compte le savoir autant que la diversité culturelle. En attendant, «il faut baisser le taux d’abandon scolaire».
La question identitaire:
«Au XXIe siècle la lutte sera identitaire et non pas économique».
Clinton est visiblement impressionné de voir un chef de gouvernement inaugurer, le 13 février à Fès 2013, la rénovation d’une synagogue. Etre un pays stable, c’est aussi gérer son multiculturalisme «en faisant honneur à sa diversité, en trouvant une formule pour célébrer son identité, son genre, sa confession sans nuire à autrui», déclare Clinton né dans un sud très conservateur.
La démocratie
La démocratie est une recette où «le vote intelligent» est désormais la règle et avec internet «on apprend dès son enfance qu’on ne peut pas tout laisser aux politiques et aux entreprises. Ce siècle appartiendra à ceux qui vont faire de la coopération sans renier leur identité». Une prophétie qui explique pourquoi le président aurait aimé être un génie de la finance notamment.
La finance
Les financiers peuvent apporter des solutions de financement dédiées à l’énergie propre. D’où le mérite du financement participatif, brèche révolutionnaire ouverte par internet.
Le conférencier cite le cas d’un ami ayant financé son film via l’apport de 6.800 internautes et appelle à «un réexamen total du système allant du microcrédit à la finance internationale».