Il faut avoir une croissance suffisante pour créer des emplois et faire baisser le chômage. Le seuil de croissance qui permet de faire baisser le chômage est de l'ordre d'au moins 0,4 % par trimestre.
Même avec une croissance légèrement positive, on peut avoir des destructions d'emplois dans l'économie. En effet, en moyenne, les gains de productivité de l'économie française sont de l'ordre de 1 % par an. Ce qui veut dire que, d'une année sur l'autre, les entreprises sont capables de produire la même chose avec 1 % d'emplois en moins.
Si l'activité stagne, elles se retrouvent alors en situation de sureffectif et vont réduire leur volume d'emplois.
Donc, en France, le seuil de croissance à partir duquel on commence à créer des emplois est supérieur à 1 % par an, soit 0,25 % par trimestre.
Mais créer des emplois n'est pas suffisant pour faire baisser le chômage. En France, en raison de la dynamique démographique et notamment de la réforme des retraites, la population active devrait augmenter de l'ordre de 100 000 en 2013 et 2014.
Pour absorber cette hausse de la population active, il faut créer au moins 100 000 emplois. Et pour créer 100 000 emplois en France, il faut en moyenne une croissance de 1,5 %, soit environ 0,4 % par trimestre. Donc, plus on s'éloigne vers le bas de ce seuil, plus le chômage augmentera.
Pour d'autres pays comme l'Allemagne ou l'Italie qui connaissent un déclin démographique, nous avons besoin d'une politique de croissance qui génère suffisamment d'emplois pour absorber ce surplus annuel d'actifs et faire baisser le chômage.
Et la récession
Une récession se définit comme deux trimestres consécutifs de croissance négative du produit intérieur brut. Une récession a pour conséquence une forte augmentation du chômage et conduit à une instabilité sociale et politique et peut aussi mettre en danger le système financier, à la fois par la hausse des défauts de crédits auprès des ménages qui voient leur pouvoir d'achat diminuer et leur situation sociale se dégrader, mais aussi des risques de défauts liés aux faillites nombreuses d'entreprises.