L'UNEF (Union nationale des étudiants de France) publie chaque été la liste des universités qui pratiquent illégalement des frais d'inscriptions supplémentaires.
Pour 2013, une vingtaine d'établissements épinglés sont épinglés.
Une nouveauté : le syndicat dresse une liste supplémentaire : celle des universités qui sélectionneraient leurs étudiants à l'entrée de la licence. Ils sont 27 établissements affichant des diplômes de licence (mathématiques, droit, langue) dont l'accès est conditionné à un entretien ou aux résultats du bac.
En tête du classement
1- L'université de Savoie qui propose pas moins de 13 licences de ce type,
2- L'université de Bordeaux-I avec 10 licences sélectives."
Par manque de moyens, les universités accueillent moins d'étudiants, explique le syndicat. Résultat, dit-il : ceux-ci vont dans le privé, lequel "a connu une progression de 32 % entre 2005 et 2012."
Bordeaux-I conteste les accusations. "Tous les étudiants peuvent s'inscrire où ils veulent en licence".
"DISSUASION"
Le ministère de l'enseignement supérieur, a immédiatement demandé aux recteurs de vérifier les dires de l'UNEF.
Justification des universités : Il n'y a pas de sélection à l'université, il y a une orientation active."
C'est-à-dire que l'université donne un avis au bachelier, mais celui-ci est libre de le suivre ou pas. "Nous faisons passer un ou plusieurs entretiens à ceux qui n'ont pas de bac S, explique M. Lewis. De même, à la fin du premier semestre, nous proposons aux étudiants qui ont de trop mauvais résultats de suivre un module pour préparer un redoublement ou une ré-orientation. Quand un étudiant va dans le mur, on le voit. Mais, in fine, il reste libre de son choix."
L'argument n'ébranle pas l'UNEF, qui conseille une visite sur le site Internet de Bordeaux-I. La rubrique "conditions d'accès" de la licence indique en effet : "Accès en 1er semestre : baccalauréat scientifique. Admission sur dossier pour tout autre diplôme. Accès aux autres semestres : admission sur dossier."
"A minima, c'est de la dissuasion ; au pire, de la sélection, estime William Martinet, auteur de l'étude. Au moment de l'entretien, il est difficile de savoir comment les choses sont présentées au bachelier."
Autre exemple : la licence "arts" de Paris Est-Marne-la-Vallée. Trois parcours sont proposés, tous prévoyant des modalités particulières d'admission (accès sur dossier et/ou tests). Mais, justifie Gilles Roussel, président de Paris Est, "pour suivre la licence "arts" dans de bonnes conditions, il faut des prérequis artistiques. Il ne s'agit pas de sélection, mais de s'assurer que l'étudiant pourra suivre correctement les cours"