La proposition formulée par le président de la communauté urbaine de Marseille Eugène Caselli pour lutter contre l'insécurité dans la cité phocéenne plaît à certains responsables locaux.
«Je demande à l'Etat de faire de Marseille un véritable laboratoire contre le crime, un laboratoire avec de nouveaux moyens technologiques. Maintenant, on a des drones, et on va s'en servir», a-t-il déclaré sur France 3 la semaine dernière.
Le président du Conseil général des Bouches du Rhône, Jean-Noël Guerini, a expliqué qu'il était en effet prêt à financer ce projet à hauteur de 1 million d'euros. «Nous réfléchissons à la mise en place de moyens aériens de surveillance, avions ou drones», a-t-il déclaré dans une interview pour La Provence .
Ce dispositif viendrait compléter le système de vidéosurveillance déjà existant à Marseille. La ville est équipée de 300 caméras et devrait en compter 1000 fin 2014.
Quel serait l'avantage pour la ville de s'équiper en plus de ces petits hélicoptères, pilotés à distance?
«Au lieu d'une caméra fixe qui est toujours sur la même zone, le drone n'est jamais au même endroit. C'est cela qui permet de casser les habitudes et d'avoir des points de vues différents d'une situation, de jour comme de nuit», indique à Europe 1, Pascal Zunino, directeur de la société Novadem, qui fabrique des drones pour l'armée française.
Plus que pour remplacer les actions des forces de l'ordre, les drones viendraient donc appuyer leurs investigations. D'abord objet de surveillance militaire, les drones pourraient désormais se multiplier dans la vie civile et intégrer la police municipale. A Marseille en tout cas.
Reste la question de la législation. «Nous allons lancer une étude pour une utilisation des drones dans un cadre juridique déterminé», a expliqué Caroline Pozmentier, chargée de la police municipale.
Puisqu'il est équipé d'un appareil photo, d'une caméra, d'un capteur sonore ou d'un dispositif de géolocalisation, un drone, s'il est trop près par exemple, peut «potentiellement porter atteinte à la vie privée, capter et diffuser des données personnelles», estime la Cnil.
Pour autant, la surveillance par les drones existe déjà en France. Par exemple, des pompiers landais utilisent depuis plus d'un an des drones pour surveiller les feux de forêt en période estivale.