La surveillance de ces boissons, arrivées en France en 2008, avait permis à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) de recenser en juin 2012 une trentaine de cas suspects dont des accidents cardiaques mortels.
Elle a depuis reçu de nombreux signalements grâce à son appel aux professionnels de santé. Un nouveau rapport doit être remis . L'association de consommateurs CLCV réclame un meilleur étiquetage et une limitation des teneurs en caféine.
Les "boissons dites énergisantes" (BDE) sont consommées à hauteur de 40 millions de litres chaque année en France. Elle sont réservées à l'adulte et déconseillées aux femmes enceintes et aux sportifs. Mais elles sont aujourd'hui très souvent consommées comme des sodas.
Un enfant sur cinq en aurait déjà consommé. Selon une vaste enquête européenne réalisée en 2012 à la demande de l'Efsa, l'autorité européenne de sécurité des aliments :
- 30% de la population adulte consomme ces boissons;
- parmi eux, 12% consomment jusqu'à 4,5 litres par mois.
- Plus de la moitié des consommateurs prennent en même temps de l'alcool (56% des adultes et 53% des adolescents).
Des risques cardiaques
Besoin d'énergie et/ou besoin de rester éveillé longtemps motivent cette consommation. Pourtant,
ces boissons ne doivent pas être confondues avec les boissons énergétiques destinées aux sportifs, car elles ne correspondent absolument pas aux caractéristiques nécessaires à l'effort ou à la récupération.
Pour certaines agences sanitaires, comme celle du Québec (INSPQ), les risques pour la santé des BDE découleraient essentiellement d'une consommation excessive de caféine associée à de l'alcool ou des drogues.
En juin 2012, l'Anses indiquait avoir reçu plusieurs signalements d'effets indésirables suspectés d'être liés à la consommation de boissons énergisantes, dont deux cas mortels. En l'occurrence, deux décès par crises cardiaques "en cours" d'investigation.
Elle faisait notamment état de 24 cas recensés via les centres anti-poison et l'InVS (institut de veille sanitaire), dont 13 pour lesquels "un lien de causalité possible ou probable a pu être établi". Les effets rapportés sont d'ordre :
- cardiaque (tachychardie ou trouble du rythme),
- neurologique (crises d'épilepsie, tremblements, vertiges...),
- psychiatrique (angoisses, agitation, confusion).
Par ailleurs, "trois cas d'accidents vasculaires cérébraux et deux cas d'arrêt cardiaque - dont un mortel - ont été signalés pour lesquels le lien avec la consommation de boisson énergisante n'a pu être clairement établi", indiquait l'Anses en 2012.
Marisol Touraine , ministre de la Santé, s'était dite favorable à une taxe sur ces boissons pour lutter contre la consommation des jeunes qui les mélangent fréquemment avec l'alcool. Mais cette taxe inscrite dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2013 avait été censurée par le Conseil constitutionnel en décembre 2012, au motif qu'aucun "critère objectif et rationnel" ne la justifiait.
Composition des Energy drink - Caféine (l’équivalent d’un expresso pour une canette de 25 cl - Taurine (acide aminé présent en faible quantité dans la viande et le poisson) - Vitamines B de synthèse - Glucuronolactone (censé être un antifatigue)
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