128 ans avaient été nécessaires pour faire entrer le téléphone fixe dans le foyer d'un milliard de personnes. Il en aura fallu à peine 20 pour donner accès au téléphone mobile à 6 milliards de personnes, soit plus des trois quarts de l'humanité.
Pour la Banque mondiale, qui a publié mardi 17 juillet 2013 un rapport "Maximizing mobile" ("Tirer le meilleur du mobile"), cette révolution technologique est un nouvel outil pour le développement.
Plus de 30 milliards d'applications ont été téléchargées en 2011, constatent les auteurs de l'étude, et le nombre d'abonnements à la téléphonie mobile concerne 5 milliards de personnes dans les pays en développement.
Au Sénégal, 85,8 % des foyers possédaient un abonnement à une compagnie de téléphonie en 2009, un taux supérieur à celui du Canada (77,2 %) et même des Etats-Unis (82,7 %). L'insuffisance du réseau fixe ou sa mauvaise qualité explique souvent le recours aux mobiles.
Exemples :
Le Kenya a conçu un système de paiement dématérialisé, "le paiement mobile M-PESA". A l'origine du projet, un constat : le prix d'envoi de devises du Kenya en Tanzanie voisine était dix fois plus élevé que les transactions du Royaume-Uni vers le Pakistan.
En Palestine, les jeunes diplômés cherchent leur nouveau job en se servant de la "JobMatch".
Au Ghana, un programme informe par SMS les cultivateurs de maïs, de manioc et d'arachide des meilleurs prix.
En Turquie, dans la province de Katsamonu, 5 petites stations météorologiques collectent et donnent, par les mobiles, des informations très locales sur la température, l'humidité, la fertilité des sols...
En Inde, un réseau d'information, le Reuters Market Light (RML), est "un des plus grands services d'information indien". Il sert 250 000 clients, dans des milliers de villages, livrant des informations personnalisées aux éleveurs et aux agriculteurs, couvrant plus de 250 secteurs de récolte, 1 000 marchés à travers 13 Etats, tout cela dans 8 langues locales.
DES REVENUS EN PROGRESSION
Les auteurs du rapport ont ainsi calculé :
Au Niger, les revenus des agriculteurs et des négociants en céréales utilisant ce type d'application mobile a progressé de 30 %.
En Ouganda, le gain est de 34 % pour les planteurs de banane.
Ces applications, si elles s'adressent à des opérateurs privés, ont souvent été conçues par des organisations non gouvernementales engagées localement sur des projets de développement.