L’assainissement n’est pas seulement une question humanitaire. Il s’agit aussi d’une réalité économique qui pèse de tout son poids, notamment dans les pays en voie de développement.
Le manque d’assainissement et d’approvisionnement en eau entraîne des pertes annuelles
avoisinant les 260 milliards de dollars, soit 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB).
Chaque dollar investi dans la favorisation de l’accès à l’assainissement et à l’eau potable rapporte 4,3 dollars. Ainsi, la réalisation simultanée des OMD représenterait un gain de plus de 60 milliards de dollars par an. Plus de 70% de ces profits sont liés à l’économie de temps, autant dans les déplacements pour atteindre les installations sanitaires ou les équipements
d’alimentation en eau potable, que dans l’attente une fois sur place.
D’autres bénéfices ont pu être identifiés, sans qu’ils ne soient quantifiables.
- Amélioration de la qualité des eaux des lacs, du littoral et des cours d’eau.
- un gain de terres rendues réutilisables grâce à «la collecte d’excréments humains»
- la revalorisation du prix du foncier,
- l’amélioration des rentrées touristiques. Au sujet de ce dernier point, l’Initiative pour l’économie de l’assainissement a chiffré à 350 millions de dollars par an les pertes touristiques du Cambodge, de l’Indonésie, des Philippines et du Viêt Nam.
Mais au-delà de tout, l’adduction de l’eau et l’accès à l’assainissement est une variable au cœur de la mesure de la pauvreté.
Solutionner ce problème pourrait à lui seul faciliter un développement socio-économique équitable et durable, ou encore prévenir la malnutrition, améliorer la santé des enfants et la qualité de vie de toute la population.
Ce chantier enregistre un sérieux retard, dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement. Cette initiative, adoptée par 189 pays à l’occasion du Sommet du millénaire des Nations unies (septembre 2000), a pour but de réduire la pauvreté de moitié à l’horizon 2015, en facilitant, entre autres, l’accès à l’assainissement. Or, le rapport de suivi publié en 2012 signale un rythme des réalisations trop lent. Selon les projections, seuls 67% de la population mondiale aura accès à l’assainissement, contre 64% aujourd’hui. Nous sommes donc loin de l’objectif des 75%. En numéraire, ce but sera manqué de près d’un demi-milliard de personnes. Par contre, la cible relative à l’accès à l’eau potable a été atteinte en avance, même s’il existe encore aujourd’hui un milliard de personnes dans le monde qui sont privées d’accès à une source d’eau potable améliorée.
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