La mesure du projet de loi qui pourrait poser problème est aussi la plus floue : en cas de menaces sur les "infrastructures sensibles", le projet de loi prévoit que le président des Etats-Unis pourrait décréter "l'état d'urgence informatique" et couper les accès Internet mettant en cause la sécurité de ces infrastructures.
Pour le moment, la loi ne définit ni ce que sont les "infrastructures sensibles" ni l'ampleur des possibles coupures. Une description très large de ce terme a été donnée, qui va des données relatives "à l'eau jusqu'à l'électricité, en passant par les banques, les feux de circulation et les données médicales – et la liste est encore plus longue.
Sur tous ces secteurs, l'administration pourra aussi recueillir toutes les données qu'elle estime nécessaires, aussi personnelles qu'elle soient et ce "sans qu'aucune restriction prévue par la loi s'applique".
Le projet de loi n'est pas encore adopté. Cependant, l'administration dit craindre la possibilité d'un "11-Septembre informatique" et entend bien s'en prémunir. Mais les représentants de la société civile, comme le Center for Democracy and Technology (CDT), estiment d'ores et déjà que le prix à payer en matière de protection des données personnelles est trop élevé. D'autant plus que selon Leslie Harris, présidente du CDT, "des interventions aussi drastiques dans les systèmes et réseaux de communication privés pourraient mettre en danger à la fois leur sécurité et les données privées".
Voilà