Qui peut s'offrir une école de commerce ?
Les frais de scolarité ont de quoi décourager les familles aux revenus moyens ou modestes. A HEC, numéro un dans les classements, la scolarité ne coûte pas moins de 33 700 € pour 3 ans (tarifs 2009). Il faut pas espérer une baisse, parce que selon l’école cette participation ne couvre que le tiers du coût des études.
Pour une école de qualité mais moins prestigieuse, comme l'ESC Rennes, il faut, au total, débourser 22 440 € en frais de scolarité, auxquels s'ajoutent les frais de logement et d'entretien.
Depuis une dizaine d'années, les écoles ont mis progressivement en place un certain nombre de leviers pour aider les élèves. L'exonération des frais de scolarité en fait partie. Ainsi, à partir de la rentrée 2009, la direction d'HEC a décidé d'une exonération totale de ses étudiants bénéficiaires d'une bourse d'Etat, quel qu'en soit le montant. A l'ESC Clermont, sur une promotion de 300 jeunes, 75 sont exonérés totalement ou partiellement sur critères sociaux.
Des bourses combinant souvent des critères d'excellence académique et sociaux sont distribuées par différents canaux : les écoles elles-mêmes, les fondations (d'école, d'entreprise, Fondation de France, Fondation Lambert...) mais aussi par des chambres de commerce, des régions.
Entre autres initiatives, la chambre de commerce de Rouen accorde un montant de l'ordre de 200 000 euros par an aux étudiants de l'ESC Rouen ; l'EM Lyon distribue, chaque année, entre 250 000 et 300 000 euros de bourses en interne et la Fondation Jean-Goubin soutient des élèves de l'ESC Rennes avec environ 120 000 euros par an, etc.
Mais le mode de financement le plus répandu reste l'emprunt bancaire. Les écoles ont profité de l’engouement des banques pour leur étudiants –solvables à terme – pour négocier des conditions avantageuses : taux bas (autour de 2,4 % à 2,5 %), remboursement différé après ses études, les cautions ne sont pas toujours exigées.
La formation en alternance, peut aussi être un moyen de financer ses études. Les entreprises payent au travers de la taxe d'apprentissage les frais de scolarité et les étudiants perçoivent une rémunération de l'ordre de 600 à 1 000 euros.
La plupart du temps, les lycéens sont mal informés de ces aides. Il leur faut se renseigner école par école. Pour pallier ce manque, les 18 écoles de commerce, membres de la Banque d'épreuves Passerelle, prévoient de publier une plaquette détaillant ces dispositifs.
Un prêt garanti par l'Etat pour tous les étudiants
Le ministère de l'enseignement supérieur a lancé en septembre 2008 un prêt bancaire étudiant garanti par l'Etat. Objectif : élargir l'accès à l'emprunt à l'ensemble de la population étudiante, les banques étant plus promptes à accorder des prêts aux étudiants des grandes écoles plutôt qu'à ceux des universités. D'un montant maximal de 15 000 euros, ce prêt, au taux du marché, est accordé sans condition de ressources et sans caution parentale ou d'un tiers. Il peut être remboursé à la fin des études, la garantie étant de 10 ans, à partir de la date du premier versement des fonds. Fin février, seulement 23,6 millions d'euros - correspondant à 2 800 prêts - avaient été distribués.