Melloussa, le centre urbain le plus proche de l’usine de l’Alliance Renault-Nissan, devrait bientôt voir le jour. Les appels à manifestation d’intérêt seront lancés incessamment, selon l’Agence urbaine. Les premiers coups de pioche devraient ainsi être donnés avant l’été 2009.
Le site de Melloussa se situe dans le périmètre de la commune rurale de Melloussa et Jouamaa, à 15 kilomètres au sud-est de la ville de Tanger. Il s’étend sur une superficie de 1.050 hectares.
Son lancement avait été programmé au départ pour accompagner les 2 zones franches industrielles de Melloussa I et II prévues lors du lancement du complexe portuaire TangerMed. En effet, Melloussa avait été prévue lors du lancement du Schéma directeur d’aménagement du détroit comme pôle urbain, comme le souligne l’Agence urbaine de Tanger. Selon cette dernière, outre la proximité avec l’unité de l’Alliance, le site dispose d’un «potentiel foncier important» étant donné que les terrains sont collectifs.
Le concours d’idées pour la création de la nouvelle ville a été lancé en mars 2007 et les premières propositions sont en cours d’analyse.
La ville sera développée en 3 temps.
1ere phase pour la construction de logements collectifs et d’un bloc à usage mixte. Le tout ceinturé par une importante tranche de verdure, d’où le surnom de «ville verte» donné à cette nouvelle infrastructure.
2eme phase: une aire de logements collectifs ainsi qu’une zone dédiée aux industries légères (3eme catégorie) seront lancées en plus d’un technopark.
Dans la conception originale, la ville de Melloussa devra servir de centre urbain, mais aussi offrir des logements pour les ouvriers et cadres des deux futures zones franches. Déjà pour la seule unité de Renault-Nissan, il est prévu la création de plus de 6.000 emplois directs à terme. Les emplois indirects atteindront plus de 30.000 postes principalement fournis par la sous-traitance que Renault-Nissan traînera dans son sillage. En effet, la majorité des fournisseurs du groupe automobile est appelée à suivre et s’installer dans les environs, d’où une importante demande en main-d’œuvre et, partant, en logements.
A noter que Tanger et sa région connaissent une très forte spéculation sur les prix de l’immobilier, surtout celui des terrains. Leur rareté a provoqué une augmentation spectaculaire des prix lors des 3 dernières années qui a même atteint 100% dans le moyen standing. Le développement de la ville et de sa région, le projet de l’Exposition internationale de 2012 ont eux aussi participé à l’embrasement des prix en leur temps. Pour les terrains, la donne est plus grave. Leur rareté et le nombre de spéculateurs ont fait encore exploser les enchères.
Noyaux
Les nouveaux noyaux urbains prévus permettront, à n’en point douter, de réduire la charge sur l’aire métropolitaine de Tanger.
En plus de Melloussa, les futurs nouveaux quartiers d’Al Irfane, en cours de construction, et les nouvelles villes de Had Gharbia et Ksar Sghir apporteront une offre conséquente en matière de foncier de plus de 4.500 hectares. De quoi amener un bol d’oxygène à la région, à condition que les spéculateurs ne s’en mêlent pas. Et là, c’est le rôle des autorités de tutelle qui doivent veiller à ce que cela ne se produise pas. Sinon, les prix vont éclater et les terrains deviendront hors de portée.
Source : l'économiste