chauffe-eau solaires (CES) au Maroc

un mètre carré de capteur solaire thermique, de qualité standard, coûte 4 000 DH. Pour une installation de base, il faudrait 2 m2 permettant de chauffer 150 litres, soit donc 8 000 DH. Pour une famille marocaine moyenne, le besoin en eau chaude est de l’ordre de 300 litres par jour, soit 4 m2 de capteurs solaires thermiques pour un coût de 16 000 DH. La durée d’amortissement de l’installation est variable. Si celle-ci est utilisée à la place d’un chauffe-eau électrique, l’amortissement intervient au bout de 2 à 3 ans. Dans le cas où l’installation est utilisée en remplacement du fioul, il faut compter 5 à 6 ans pour l’amortir.

Mesures d'encouragement (un petit peu timide):

- TVA à 14 %
- Droits de douane au niveau plancher (2,5 %) depuis 1998.
- Un système de normalisation a été mis en place.

Principales entraves
- La concurrence du gaz butane subventionné, ce qui, par comparaison, rend très onéreuse une installation solaire thermique
- Une prise de conscience des enjeux environnementaux encore assez faible (le Maroc n’est pas signataire du Protocole de Kyoto).

Un concept pour plus d’efficacité des installations solaires

L’Economiste: En quoi consiste votre concept?
- Yasser Berrada: Elle apporte une solution au problème de l’inefficacité relative des installations solaires d’eau chaude, en concentrant la chaleur de capteurs à tubes sous vide orientables avec le soleil et en alimentant un liquide thermique à haut coefficient calorifique. Ce liquide caloporteur est réparti dans un réservoir-accumulateur en autant de zones isolées thermiquement que d’utilisateurs, de telle sorte que chacun puise dans sa zone un quota prédéterminé de chaleur. L’optimisation des consommations énergétiques est renforcée par la présence de panneaux photovoltaïques ayant pour principal rôle le fonctionnement des organes de circulation et de régulation du fluide calorifique.

- A qui s’adresse cette invention?
- Ce système, exclusivement alimenté par l’énergie solaire de nuit comme de jour, est utilisable pour tout bâtiment collectif qu’il soit destiné au logement ou autre. A terme, l’intérêt de ce système participe à la réduction de la consommation énergétique, tout en répondant à un besoin imminent.

- A combien estimez-vous le coût de son installation?
- Il n’y a pas encore une étude de coût approfondie. Toutefois, on peut dire que le coût d’investissement et d’exploitation engagé par les constructeurs pourrait générer un retour sur investissement dans un délai de 3 ans. Ce qui par ailleurs se traduirait par une économie conséquente pour chaque utilisateur.

L’équipement des ménages en chauffe-eau solaires et plaques photovoltaïques est limité à quelques catégories. C'est le plus faibles dans la région de la Méditerranée.

Le lancement du programme Promasol n’a pas permis de créer une industrie de fabrication des composantes des chauffe-eau solaires localement.

Le constat est dressé par le Conseil économique et social dans son rapport sur l’économie verte. Ce qui signifie que les programmes lancés jusque-là n’ont pas eu l’impact attendu.

Le Promasol, programme de développement du marché des chauffe-eau solaires, prévoit des mesures techniques et financières. Son objectif étant de dépasser une capacité de production de 40.000 mètres carrés par an.

Quant au programme du chauffe-eau solaire de l’Agence de développement des énergies renouvelables, il compte porter la surface réalisée à 3 millions de m2 à l’horizon 2030 (soit l’équivalent d’une puissance de 700 MW). Un projet qui permettra d’économiser plus de 181 KTep/an, d’éviter 1.204 KT CO2/an et de créer plus de 1.600 emplois.

Des dispositifs ambitieux dans leurs objectifs mais qui nécessitent des mesures d’accompagnement.

Aujourd’hui, la filière est dominée par de petites entreprises d’import et d’installation. Le soutien des PME est important pour la mise en place d’unités industrielles de développement et de fabrication des composants. Ce qui permettra de tirer les prix vers le bas.

Même dans l’habitat social où les cahiers des charges obligent les promoteurs immobiliers à mettre en place les installations pour les chauffe-eau solaires, l’on reste sceptique. Surtout que l’équipement est à la charge des ménages pour lesquels le coût de l’investissement ne se justifie pas.

Quant aux plaques photovoltaïques, elles sont surtout développées dans les régions éloignées dans le cadre du programme d’électrification rurale (PERG) où plus de 51.559 foyers dans 3.663 villages ont été équipés par kits. Un usage plus large par les ménages par exemple nécessiterait d’abord un amendement de la loi 13.09. Celle-ci a limité le raccordement des installations de production d’énergie électrique renouvelable au réseau électrique national de moyenne, haute ou très haute tension. Celles de petite puissance sont donc exclues. Une disposition qui devrait changer, selon le président de l’Amisole.

Scheinder electric commercialise des systèmes solaires domestique à des prix abordables en Inde, au Négeria, au Soudan et en Zambie.

Le Maroc ne semble pas rentrer dans les critères de ce produit destiné aux pauvres.

Et bien messieurs, je vous confirme qu'il y a bien des pauvres au Maroc et en nombre. Alors, allez y.