Occuper un appartement de fonction ne sera plus aussi facile, ni aussi avantageux. Un amendement à la loi de Finances de 2010 réduira le nombre de fonctionnaires bénéficiant de tels logements et relèvera la redevance payée par certains d'entre eux. Eric Woerth entend mettre ainsi fin à certains abus.
Ces fonctions "à nécessité absolue" exigent de loger sur le lieu de travail ou à proximité, comme les concierges, les gardiens d'immeuble, mais aussi les préfets.
Leurs loyers sont souvent dérisoires, et le resteront, même après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi des finances. L'amendement prévoit seulement de réduire le nombre de personnes pouvant prétendre à cette catégorie de logements.
Par contre, tous ceux occupant des "fonctions d'utilité de service" verront leurs loyers augmenter. Leur présence sur les lieux de travail ou à proximité est utile à la bonne marche du service mais non d'une nécessité absolue. Leurs loyers devront se rapprocher de ceux pratiqués sur le marché immobilier.
Selon Les Echos, la valeur locative des logements de fonctions représentait en 2003, 1,4 milliard d'euros. Les redevances perçues ne dépassaient pas les 30 millions d'euros. De plus, un taux de vacance, de 18% à 20% a été relevé à la suite d'enquêtes auprès de différents ministères. Gendarmes et militaires occupent 60 % de ces habitations, selon un rapport de l'Inspection des Finances paru en 2003. Hors gendarmerie, l'Etat met à la disposition des fonctionnaires, 20 000 logements.
Les véhicules de fonction sont également visés par l'amendement. "Trop puissants, trop vieux et trop polluants", affirme l'entourage du ministre cité dans le quotidien économique, ils sont aussi trop coûteux. Leur nombre est en constante augmentation alors que celui des agents qui en ont la charge a diminué. Les voitures sont sous-utilisées (moins de 10 000 km/an) et chaque ministère a son propre garage et ses agents d'entretien. Pour réduire les coûts, Bercy entend externaliser les prestations (lavage, carburant) et globaliser les achats de véhicules. Comme dans les entreprises, le ministre du Budget souhaite que des sociétés privées gèrent le parc automobile de l'Etat.