Une enquête de "the American Mustache Institute" (l'institut américain de la moustache) a entrepris de révéler l'un des ressorts cachés les plus méconnus de l'ascension sociale. Le fait d'arborer de belles moustaches.
Cette étude s'efforce de démontrer, chiffres à l'appui et sans couper les cheveux en quatre, que porter la moustache peut clairement déboucher sur l'obtention d'un meilleur job. Elle indique ainsi que les Américains moustachus gagnent 8,2% plus que les barbus et 4,3% plus que les gens rasés de près.
Mais tout n'est pas rose dans l'univers de l'excroissance sublabiale puisque les moustachus ont selon la même étude tendance à dépenser plus (11%) et économiser moins (3%) que leurs collègues. L'enquête portant sur les "schémas d'économies et de dépenses des Américains moustachus" a porté durant 6 mois et de manière aléatoire sur les habitudes d'un échantillon de 2000 moustachus, 2000 barbus et autant de personnes rasées de près.
La solution miracle pour percer dans la vie serait-elle donc de déclarer la guerre au rasoir ? Que ceux qui, affligés d'un poil dans la main, pourraient être tentés de compter plutôt sur leur pilosité faciale y réfléchissent à deux fois. Car l'étude porte sur la population américaine. Ses résultats ne sont donc pas exploitables dans d'autres pays où la proportion de moustachus est différente. Et, comme souvent dans ce genre d'études statistiques, la méthode expérimentale pourrait bien aussi être quelque peu défaillante. Si l'enquête s'attache au degré de réussite des moustachus, elle ne semble pas faire précisément la part des glabres et des non-rasés en fonction des groupes ethniques ou des catégories socio-professionnelles. Il suffirait de démontrer une surreprésentation des moustachus au sein de tel groupe social notoirement favorisé pour que cette étude quelque peu capillotractée se retrouve avec du plomb dans l'aile.