RAMED : Régime d’assistance médicale aux économiquement démunis
Bilan de la phase pilote de la Ramed dans la région de Tadla-Azilal:
- 20 000 dossiers ont été traités.
- Une population de 60 000 personnes bénéficiaires du Ramed, sur un potentiel de 450 000 indigents recensés dans cette région.
L’évaluation de cette première phase doit démarrer incessamment et s’étalera sur les 3 ou 4 prochains mois. Le cabinet, dont les conclusions seront communiquées à la fin de l’année, doit, d’une part, dresser un bilan des 6 mois d’application du Ramed dans la région de Tadla-Azilal, et, d’autre part, faire des propositions pour la généralisation du système à l’ensemble du pays qui doit intervenir, si le calendrier de travail est respecté, en février 2010 au plus tard.
Les quelques questions en suspens
Sera-t-elle globale ou bien se fera-t-elle de manière progressive ?
Une question à laquelle le cabinet d’études doit apporter des éléments de réponse qui permettront au gouvernement de prendre la décision finale. Il est à rappeler qu’en 2006 le gouvernement prévoyait une entrée en vigueur générale mais la mise en application s’est avérée complexe en raison de la détermination du profil des bénéficiaires. Ce qui avait poussé à un lancement pilote du Ramed. Aujourd’hui, la sélection de la population cible semble toujours poser problème.
La procédure expérimentée est remise en cause
Selon le schéma retenu, la sélection des bénéficiaires du RAMED se fait sur la base :
- des informations provenant de l’étude sur la pauvreté menée par le Haut commissariat au plan (HCP),
- des éléments déclaratifs fournis par les bénéficiaires eux-mêmes
- du score calculé à partir d’indicateurs précis relatifs aux conditions de vie des ménages potentiellement bénéficiaires.
Toutes ces informations collectées sont exploitées par le système d’information qui détermine les bénéficiaires. Cependant, c’est la commission locale qui se prononce en dernier lieu sur les dossiers. Cette procédure est aujourd’hui remise en cause en raison du manque de fiabilité de certaines informations et nécessite donc quelques réglages avant l’extension du Ramed à l’ensemble du pays.
Critères de sélection :8,5 millions de personnes devraient bénéficier du Ramed
RAMED bénéficiera à 8,5 millions de personnes indigentes, soit 28% de la population. Sur la base de 230 critères, la commission technique a permis de sélectionner les indigents relatifs (4,5 millions) et les démunis absolus (4 millions).
Si la deuxième catégorie de personnes pourra bénéficier d’une prise en charge totalement gratuite, le schéma validé par le gouvernement institue une participation pour les indigents relatifs.
L’assistance médicale permettra de couvrir les 41 maladies chroniques et/ou lourdes retenues dans le panier de l’Assurance maladie obligatoire (Amo), les soins ambulatoires y afférents ainsi que les médicaments.
Pour remédier aux nombreux dysfonctionnements caractérisant l’actuel système de prise en charge des indigents (notamment l’octroi abusif du certificat d’indigence), les personnes concernées seront immatriculées et une carte leur sera donnée par l’Anam.
Le financement de ce nouveau régime d’assistance médicale nécessitera une enveloppe annuelle de 2,8 milliards de DH. Les deux tiers de ce budget seront financés par l’Etat, alors que le tiers restant sera versé par les collectivités locales.